Par Jean-François Touzé, Délégué général du PdF
Marion Maréchal est une jeune femme brillante, sympathique, énergique, souriante, intelligente, douée, pertinente, cultivée et qui pense bien.
Tout au long de l’entretien qu’elle a accordé ce mardi matin à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC, elle a fait la démonstration de son brio médiatique, de la qualité de son analyse politique et de la force de ses convictions.
La frustration que pourront ressentir ceux qui espèrent en elle n’en sera que plus grande. En répétant à la façon d’un mantra son intention de ne pas revenir en politique à moyen terme, de ne pas fonder de structure opérationnelle, de ne pas participer au combat électoral, de ne pas être, en conséquence, candidate à l’élection présidentielle et de ne se mettre au service d’aucun de celles ou de ceux qui concoureront en 2022, elle renvoie à des jours désespérément lointains la mise en œuvre de la stratégie de rassemblement des droites qu’elle ne cesse de prôner en affirmant à juste titre que « le RN c’est bien, mais ce n’est pas suffisant ». Or le temps nous est compté. Au rythme de l’accélération des menaces qui pèsent sur notre pays et de la possibilité de son effondrement total, absolu, définitif à très court terme, miser sur l’horizon 2027 revient à jouer à la roulette russe en espérant que la balle fatale ne sortira pas trop tôt du barillet.
Créer un think-tank pour réfléchir aux grands problèmes du temps — migratoires, économiques, géopolitiques, écologiques, éthiques — est utile quand on a le temps devant soi. Mettre en place des réseaux politiques ou métapolitiques afin de dresser des passerelles entre les uns et les autres est une entreprise louable quand on peut se permettre d’attendre dix ans pour franchir les ponts. Ce n’est plus le cas.
En s’interdisant de revenir avant longtemps dans le combat politique et en refusant de monter immédiatement au créneau sous la mitraille, l’ancienne députée du Vaucluse s’enferme dans un rôle de commentatrice avisée d’un monde qui se défait sous ses yeux ou d’animatrice d’une « fondation Jean-Jaurès » conservatrice, ce qui, on en conviendra, ne saurait révolutionner les masses populaires de qui, même si nous savons le rôle des avant-gardes, dépendra au final le sort de notre France. « J’ai 30 ans, je ne peux pas faire le serment de ne plus jamais faire de politique un jour » confie-t-elle. « Un jour »… Une décennie… Un siècle.
« Alors, à quoi servez-vous? » lui demandera Bourdin. En effet… A quoi?
Il est encore temps de se reprendre, Marion.
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