L’indignation, aujourd’hui, a pris des accents de catéchisme sélectif. On brandit le poing contre des moulins choisis avec soin, mais on détourne les yeux lorsque les vents deviennent trop dérangeants. Prenons le cas des chevaliers modernes du féminisme, toujours prompts à dénoncer l’ombre d’une inégalité dans les cercles qu’ils connaissent bien, mais étrangement silencieux dès que la réalité leur pose des questions moins confortables.
Il est fascinant de voir Sandrine Rousseau, drapée dans sa vertu militante, détourner le regard des faits pour leur préférer des récits filtrés par ses croyances. Qu’une agression soit le fait d’un étranger, voilà un détail presque trivial pour elle, réduit à une note de bas de page dans son évangile progressiste. Les coups portés à une femme ne mériteraient-ils pas la même colère sacrée, quel que soit le nom ou la langue de celui qui les porte ?
Mais non, la géométrie de l’indignation est subtile, exigeant que l’on trace ses lignes à travers les dogmes et non la réalité. La vérité, à ses yeux, ne doit jamais déranger la parabole. Ainsi, on se barde de morale et on chante des hymnes au courage, tout en évitant soigneusement d’affronter ce qui cloche dans l’histoire qu’on raconte.
Thomas Joly – Président du Parti de la France
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