Toulouse Un couple prénomme son enfant « Jihad ». Le Procureur de la République a été saisi.

22 Oct 2017 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Des parents ont prénommé leur enfant né en août 2017, « Jihad ». Le service de l’état civil de la commune a fait un signalement au Procureur de la République.

Un couple de Léguevin, dont la femme a accouché à Toulouse le 2 août 2017, a prénommé son fils « Jihad ». La Mairie a fait immédiatement un signalement au Procureur de la République.

? En arabe « Jihad » se traduit par « abnégation », « effort », « lutte » et non par « guerre sainte ». Le cofondateur du Centre Toulousain de la Spiritualité Musulmane, Abderrahmane Oumachar, précise à Actu Toulouse :

« Le Jihad est une notion fondamentale en Islam. Elle a été faussement traduite par « guerre sainte » dans notre imaginaire collectif et dans les esprits de certains courants violents… Ce mot signifie l’effort pour accomplir le bien, tel un médecin qui sauve des vies. C’est une forme d’exigence à l’égard de soi et d’excellence dans la façon d’être. Cela n’a donc rien à voir avec l’image véhiculée par les médias et pratiquée par des criminels se réclamant de l’islam ».

Mais Abderrahmane Oumachar s’interroge sur le bien être futur de l’enfant : « Ce prénom suscite des incompréhensions qui risquent de nuire à l’épanouissement de l’enfant, à son intégration ».

Les textes 

? L’article 57 du code civil stipule que le prénom choisi par les parents, doit être dans l’intérêt de l’enfant. Dans l’éventualité où le prénom donné va à l’encontre des dispositions de cet article, le Procureur de la République peut saisir le Juge aux affaires familiales. Une circulaire du 28 octobre 2011 rappelle « certaines limites à la liberté du choix du prénom ».

Le Parquet pourrait saisir le juge aux affaires familiales

? Transmettre un signalement au Procureur de la République reste à l’appréciation des communes. Le Procureur de la République pourrait saisir le juge aux affaires familiales pour ordonner la suppression du prénom. Le juge a la faculté de choisir lui-même, dans l’intérêt de l’enfant, un nouveau prénom.

? Certains prénoms, en France comme à l’étranger, ont déjà été interdits comme « Nutella, Mini-Cooper, Babord et Tribord pour des jumeaux », tout comme Oussama Ben Laden ou Adolf Hittler interdits en Allemagne ou aux Etats-Unis.

En 2012, en France, des parents avaient prénommé leur fils « Jihad » qui se rendait à l’école avec un tee-shirt sur lequel on pouvait lire « je suis une bombe » raconte Actu.

Actu17. fr

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