CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Après trois mois de grève des personnels paramédicaux (infirmiers et infirmières, aide soignants, accueil) des Urgences hospitalières, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, vient de débloquer 70 millions d’euros pour tenter d’enrayer la colère qui monte et de faire baisser la tension avant que les médecins urgentistes ne rejoignent le mouvement. Après une réunion avec les représentants du personnel hospitalier, la ministre a donc annoncé le versement d’une prime pour les infirmiers et aides-soignants, pour un montant total de 60 millions d’euros, ainsi qu’une enveloppe de 15 millions pour le recrutement d’effectifs. Goutte d’eau pour éteindre l’incendie. En vingt ans, le nombre de patients admis chaque année aux Urgences est passé de 10 millions à 21 millions. En cause la crise de la médecine libérale, la désertification médicale dans les zones périphériques, la dégradation de la situation sociale de beaucoup de nos compatriotes, les pratiques abusives et anti civiques d’un nombre croissant de personnes qui se rendent en service hospitalier pour un rhume, une gastro-entérite ordinaire ou une pathologie bénigne (selon un professeur de médecine, 25 % des gens qui se rendent aux Urgences, n’ont rien à y faire) sachant qu’elles y seront soignées gratuitement, et, bien sûr, parmi elles, la marée montante issue de l’immigration. Sous effectifs, cadences infernales, salaires inadaptés aux qualifications, engorgement, promiscuité, insécurité chronique et agressions contre les personnels, tel est le lot quotidien des 632 services d’Urgences que compte la France. Rendons ici hommage à l’ensemble des professionnels hospitaliers, professeurs, médecins, externes, internes, infirmières et infirmiers, aide soignants, agents d’accueil qui, dans des conditions difficiles, souvent à la limite de l’intolérable, maintiennent à bout de bras et jusqu’à la limite de leurs forces la haute conception qu’ils ont de leur devoir avec compétence, dévouement et humanité. Mais ces efforts seront vains tant que ne sera pas prise en compte la vraie raison de la dégradation continue et dramatique des Urgences. Une raison qui se dissimule derrière le déni des bien-pensants. Citons là encore un professeur de médecine relayé sous couvert d’anonymat par Yvan Rioufol dans le Figaro du 6 février://6 : «
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