Purification sociale : Anne Hidalgo présente sa capitale toute en métro, vélos, bobos, fachos

10 Sep 2017 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Partout en France, c’est la rentrée. Pour certains, ce sera l’occasion de longuement tester la qualité du rail SNCF sur la LGV Bordeaux-Paris : la ville de Juppé n’étant plus qu’à deux heures de la capitale, certaines familles ont décidé de s’installer à Bordeaux plutôt que continuer à supporter la vie parisienne et ses aléas de circulation. En revanche, pour les Franciliens (assumés ou obligés), les galères continuent de s’empiler.
Il faut dire que la mairie a vraiment mis les petits plats dans les grands : Anne Hidalgo, obstinément décidée à rendre infernale la vie des navetteurs, s’est attelée à créer à chaque rentrée de nouveaux obstacles et embarras de circulation pour la voiture, ce moyen de transport qu’elle honnit pour les autres (mais qu’elle laisse pratiquer à son chauffeur avec assiduité).
 
   
 
  Et, soyons honnête, elle réussit plutôt bien cette mission : lentement mais sûrement, le chaos routier s’installe à Paris comme la ville n’en avait probablement plus vu avant que Haussmann n’intervienne massivement ; lorsqu’on place le dogmatisme et l’idéologie en position de pouvoir, on obtient toujours des résultats phénoménaux et la jolie progression de Paris dans le palmarès des capitales les plus sales et les plus embouteillées doit beaucoup aux efforts déployés par l’actuelle socialiste.
Mais voilà : ce qui semble la réjouir provoque quelques petits prurits auprès d’une population de plus en plus large. Apparemment, les visées écologico-boboïdes et la syntonisation précise de la capitale avec Gaïa par le truchement de ses joyeux cyclomanes entraînent de fâcheux effets de bord. Certes, on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs (bios, bien sûr), mais l’omelette prend des proportions inquiétantes.
Surtout depuis la fermeture aux voitures des voies sur berge pour permettre à des millions de frétillants cyclistes (avec ou sans moule-burnes en lycra) de s’égayer dans la capitale : la disparition d’artères pourtant très fréquentées entraîne des bouchons de plus en plus compacts et multiplie les temps de trajets pour les automobilistes. Au passage, les chauffeurs de taxi, les livreurs ou les coursiers se retrouvent directement impactés par ces nouvelles dispositions : combien ces mesures vont-elles directement sucrer d’emplois ? Ne vous inquiétez pas : celui d’Anne Hidalgo n’est en tout cas pas menacé.
Mais le constat reste : ça grogne très fort chez les usagers, au point que certains ont même poussé l’impudence jusqu’à s’en ouvrir, directement, auprès de la responsable de ce foutoir magistral, ce qui a eu le don de tout l’agacer.
Parallèlement, l’opposition politique, ici facilement incarnée par Valérie Pécresse, patronne de la région Île-de-France, s’est réveillée pour réclamer des parkings. Les passes d’armes entre la maire et la présidente  sont, comme d’habitude, une excellente illustration du cynisme politique appliqué aux transports routiers : ni l’une, ni l’autre élue ne semblent en mesure de trouver une solution à un problème dont l’issue aurait pu (dû) être planifiée depuis des mois, et dont la source repose essentiellement sur l’idée aussi sotte que grenue qu’on peut débarrasser Paris de ses voitures, de préférence en écrabouillant les classes laborieuses dans l’opération.

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