C’est l’une des conséquences de l’agression aux cocktails Molotov de policiers samedi dans l’Essonne : Manuel Valls annonce que les voitures de police en zones sensibles vont être équipées de dispositifs anti-caillassage, voire de blindages, tandis que des uniformes vont être rendus résistants au feu.
“Concrètement, cela prendra la forme de films anti-caillassage sur les véhicules, voire de blindages dans certains cas. Un travail sur les tenues va être mené rapidement pour veiller à ce qu’elles soient intégralement ignifugées”, a déclaré le Premier ministre, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, en annonçant également une “réflexion” sur l’usage de caméras mobiles en temps réel.
Cet usage possible de “caméras mobiles, non plus seulement a posteriori, mais en temps réel” permettra “de visualiser à distance les circonstances d’une intervention et les moyens à déployer en renfort le cas échéant”, a-t-il souligné.
Ces nouvelles mesures, proposées par le ministre de l’Intérieur après la violente agression de Viry-Châtillon, samedi aux abords du quartier difficile de la Grande-Borne, “visent spécifiquement à sécuriser les véhicules et les équipements de patrouilles générales intervenant en zones sensibles” précise le Premier ministre, en réponse à une question du patron des députés socialistes, Bruno Le Roux.
Manuel Valls a également souligné l’“effort supplémentaire” pris en faveur des crédits immobiliers de la police, qui “vont augmenter de 15%” comme c’était déjà prévu dans le budget 2017.
Ce coup de pouce budgétaire permettra “de financer aussi la construction ou la rénovation de nouveaux commissariats. Je pense à Saint-Denis, à Corbeil-Essonnes et aussi à la Grande-Borne à Grigny”, a-t-il ajouté.
Ces annonces interviennent alors que quelques centaines de policiers se sont rassemblés en silence mardi devant les commissariats de France en solidarité avec leurs collègues attaqués samedi dans l’Essonne. Les policiers ont aussi réclamé plus de moyens et davantage de fermeté.
Manuel Valls s’était déjà rendu lundi sur les lieux de l’agression et dans les trois commissariats des policiers blessés. Un adjoint de sécurité de 28 ans, très grièvement brûlé lors de l’attaque de samedi, était toujours sous coma artificiel avec un “état stabilisé” lundi soir. Une gardienne de la paix de 39 ans a également été brûlée, mais est hors de danger. Deux autres policiers ont été moins grièvement touchés.
Cette équipe était en mission de surveillance près d’un carrefour connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes.
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