Pannes et agressions : voyagez (ou pas) le cœur léger avec la SNCF

14 Jan 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Pas une seule journée ne se passe sans qu’une panne importante ne vienne perturber le trafic sur le réseau de la SNCF. Les bourdes s’enchaînent à tel point que le Gouvernement a dû faire semblant de taper du poing sur la table. Convoqué le 8 janvier dernier par le ministère des Transports, le PDG de la SNCF a réussi à sauver sa tête (pour le moment). Mais ne s’agit-il pas d’une stratégie machiavélique pour mettre fin à une entreprise publique hautement symbolique ?

La SNCF est-elle entrée dans une ère de décadence dont elle ne se relèvera pas ? Les signes s’accumulent chaque jour et si les médias commencent à s’emparer du sujet, c’est qu’il existe peut-être une raison bien particulière. Mais avant d’en arriver à un possible agenda inavouable, il est utile de rappeler que l’entreprise publique qu’est la SNCF a renoncé depuis bien longtemps à sa mission. L’usager est juste considéré comme un vache à lait qui doit payer son billet à des prix farfelus qui ne font sens qu’aux seuls algorithmes des ingénieurs de la SNCF.

Du grand n’importe quoi

Voyager est devenu horriblement cher et tant pis si les retards s’accumulent en raison de problèmes techniques plus ou moins identifiés. Les deux pannes géantes qui ont touché la gare Montparnasse en décembre ont mis de mauvaise humeur des usagers qui n’ont pas attendu les chaînes d’information en continu pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond à la SNCF. Tains en retard, annulations sauvages, prix délirants et service pas à la hauteur d’une entreprise qui se veut un modèle à travers le monde. Il y a peu encore, la SNCF communiquait sur ses efforts pour offrir de la nourriture agréable au palais… On ne mangera jamais bien dans un train à un prix correct alors que la SNCF cesse son manège et s’occupe de ses trains !

A l’image de la Poste qui se prend pour une banque, la SNCF parle de tout sauf de son cœur de métier. Assurément, l’Union européenne est passée par là et oblige le réseau à s’ouvrir à la concurrence. De nouvelles structures voient donc peu à peu le jour et promettent la lune à des voyageurs fatigués de subir une médiocrité d’une direction plus intéressée par les bonus en tout genre que par le bien être de ce qu’il convient désormais d’appeler : des clients.

A la tête de l’entreprise depuis dix ans, Guillaume Pépy ne peut pas nier sa responsabilité dans tous les dysfonctionnements. Mais l’homme a su s’entourer de personnes utiles qui lui permettent d’être bien vu par tous les présidents et les ministres qui comptent. Les embauches d’anciens énarques et de directeurs de cabinet à recaser sont monnaie courante. Des parachutes appréciés qui permettent d’amortir les coups lorsque la crise frappe à la porte de la direction de la SNCF. Cette dernière n’est plus qu’une cour des miracles où se retrouvent des seconds couteaux en attente de jours meilleurs ou de la retraite…

La privatisation comme solution finale

La SNCF fonce dans le mur et c’est peut-être bien l’objectif de nos élites qui ont donné leur âme au Dieu libéralisme. La stratégie initiale avait été de démontrer que l’entreprise était un poids pour les finances publiques avec une dette de plus de 45 milliards d’euros pour la seule SNCF réseaux et des privilèges d’un autre temps. Les régimes spéciaux n’ont finalement jamais été retouchés et l’entreprise continue sa chute dans les abysses. Mais une banqueroute programmée n’est pas assez marquante pour affoler les Français alors…

Les utilisateurs de la SNCF en ont marre et demandent le minimum : des trains qui fonctionnent et qui respectent les horaires. A ce stade il n’est même pas question d’une sécurité (absente). Les fraudeurs ont pris un abonnement gratuit, les vols et incivilités se multiplient dans les trains sans parler des descentes en bandes organisées qui mettent à sac des wagons entiers. Ne peut-on pas veiller à ce que tous les passagers soient munis d’un billet avant leur montée dans le train ?

Tous ces dysfonctionnements mènent à une seule solution : un changement radical qui finira par prendre la forme d’une privatisation. Le bilan catastrophique sera facile à dresser et personne ne pourra le contredire. C’est à ce moment que nos élites adorées brandiront la privatisation comme la solution idéale. Il aura fallu de la patience et pas mal de vice, mais la mission sera bientôt achevée. La SNCF ne sera plus. La France suivra peu après.

 

Source : 24heuresactu

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