N’oubliez-pas les morts de la rue d’Isly…

26 Mar 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Lundi 26 mars, à 11 h, une messe sera dite en l’église St Nicolas du Chardonnet à Paris en mémoire des Français massacrés par la police française à Alger le 26 mars 1962. N’oublions jamais.
26 mars 1962 Le massacre de la rue d’Isly  

ar les accords d’Évian  et le « cessez-le-feu » du 19 mars 1962, le gouvernement français et ses adversaires du FLN (Front de Libération Nationale) ont mis fin à la guerre d’Algérie, non sans susciter un grand trouble dans la population « européenne »d’Algérie.

Celle-ci s’indigne de ce que le gouvernement ait cédé alors que l’armée avait gagné la guerre sur le terrain en anéantissant les troupes de l’ALN (Armée de Libération Nationale), branche armée du FLN dont les chefs étaient restés à l’abri des combats au Maroc ou en Tunisie.

Contrairement à ce que l’on pouvait espérer, les combats redoublent d’intensité avec un nouvel acteur, l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète).

C’est ainsi que le 22 mars 1962, trois jours après le « cessez-le-feu », onze soldats sont tués dans un attentat de l’OAS. L’armée attaque aussitôt à l’arme lourde le quartier de Bab el-Oued où se sont repliés les activistes, faisant plusieurs dizaines de victimes.
La troupe et les manifestants face à face dans la rue d'Isly (26 mars 1962) Le drame

Le 26 mars 1962, en guise de protestation, une foule pacifique d’Européens, y compris des femmes et des enfants, se rend en cortège vers le quartier de Bab el-Oued pour protester contre son bouclage par l’armée française.

Dans la rue d’Isly, devant la grande Poste, un détachement de tirailleurs algériens de l’armée française, sous le commandement d’un jeune lieutenant kabyle, fait face aux manifestants. Épuisés et ne sachant plus trop à quel drapeau obéir, ces hommes sont nerveux et prêts à en découdre.

La fusillade de la rue d'Isly (Alger, 26 mars 1962)La tension est à son comble quand soudain un tirailleur lâche une première rafale. Pendant 12 minutes, c’est le carnage. Un homme supplie : « Halte au feu, mon lieutenant un peu d’énergie, halte au feu… Mon lieutenant, criez je vous en prie ! ». Les cris redoublent : « Halte au feu ! ». Mais rien n’y fait.

On relèvera officiellement plus de cinquante morts, dont deux fillettes de dix ans, et deux cents blessés.

Le soir même, s’exprimant à la télévision, le général de Gaulle n’aura pas un mot pour les victimes de ce drame, bien que leur devant son retour au pouvoir. La presse s’abstiendra également d’en faire état sans qu’il soit nécessaire de le lui demander.

Bouleversés, les Algériens de souche européenne ou israélite, au nombre d’un million (10% de la population), prennent alors la résolution de fuir le pays sans attendre le référendum qui doit avaliser les accords.

Les départs vont s’accélérer après le massacre d’Oran, le 5 juillet 1962.
Alban Dignat
Herodote.net

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