Pour interpeller le gouvernement et l’opinion sur le sort de leur région «aux abois», un collectif de citoyens, de commerçants et de chefs d’entreprise se mobilise, le 7 mars, pour la première fois dans la capitale.
Les habitants de Calais ne laisseront pas mourir leur ville, asphyxiée par la pression migratoire depuis des années. Déterminés à se réapproprier leur ville et à redorer son blason, ils reprennent les rênes en annonçant une manifestation sans précédent, non plus à Calais mais à Paris. Puisque que le chef de l’Etat ne s’est jamais déplacé dans la ville portuaire, malgré leur supplique, argumentent-ils, ce sont eux qui viendront à lui le 7 mars. Sous la bannière du «Grand rassemblement pour le Calaisis», commerçants, citoyens, artisans, chefs d’entreprise, acteurs de l’économie locale, employés du port et policiers feront le trajet vers la capitale «en voiture, en train, en car ou en camion» pour interpeller le gouvernement et l’opinion sur le sort de leur région «aux abois», dit Pascal, un commerçant local. Plus qu’une manifestation, il s’agira d’un «feu d’artifice» d’actions, selon le collectif, avec plusieurs opérations menées dans différents endroits de la capitale.
«Vous serez responsable de non-assistance à ville en danger»
Cette décision fait suite à un ultimatum du collectif citoyen à François Hollande, resté sans réponse. Le mouvement avait écrit au président de la République, au lendemain de sa manifestation du 24 janvier à Calais, pour lui demander des actions fortes et concrètes en faveur de l’économie du Calaisis. «Notre ville, notre port, nos commerces ont besoin d’un souffle nouveau, avait lancé Antoine Ravisse, président du «Grand rassemblement pour le Calaisis». Les projets économiques du Calaisis doivent aboutir. Nous demandons l’intervention immédiate de l’État».
Dans leur lettre au président, les Calaisiens demandaient «de donner des conditions de vie décentes aux réfugiés», «d’engager les projets économiques du territoire» ou encore «de mettre en place un moratoire fiscal pour les entreprises d’une durée minimale de dix ans». La date butoir pour une réponse de l’Élysée avait été fixée au 15 février. «Si rien n’est fait avant le 15 février, vous serez responsable de non-assistance à ville en danger et un plan d’action d’envergure sera mis en place», avaient-ils prévenu. Mais lundi l’ultimatum expirait et les doléances du «Grand rassemblement pour le Calaisis» n’avaient pas été entendues, selon ses représentants.
Apolitiques, selon un policier de Calais, ce mouvement et les actions à venir sont pour la population locale «le signe d’un profond désarroi et d’un sentiment d’abandon, le dernier recours pour faire bouger les lignes». Une association a par ailleurs été créée pour soutenir le mouvement, afin d’assurer «la promotion et la valorisation de l’image du Calaisis, la défense et le développement de l’emploi, de l’activité des entreprises et des commerces», ont fait savoir les responsables du collectif.
source : lefigaro.fr
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