Fixée le 1er février, la journée mondiale du hijab a été interdite à Lyon par la préfecture. Un coup dur pour les organisatrices.
La déception est d’autant plus forte que la préfecture n’aurait pas été tendre, selon les organisatrices. « Cet arrêté est très virulent et maladroit », pour Naella, ambassadrice duWorld Hijab Day en France. « On a été très choquées lorsqu’on a vu qu’ils parlaient de la tenue vestimentaire provocante des participants qui entraîne un risque de confusion. On l’a vécu comme un manque de tolérance et une provocation ». La jeune femme perçoit les termes de l’arrêté comme « très rejetants et difficiles », « à la limite de l’islamophobie ». Des critiques auxquelles la préfecture fermée ce samedi, n’a pu répondre.
Le contexte post-attentat pour justifier l’interdiction
Reste que l’arrêté préfectoral évoque en réalité le « risque de confusion ou de provocation que peut engendrer la tenue vestimentaire des participants dans l’esprit du public ». Par ces termes, qui peuvent effectivement être jugés maladroits, la préfecture anticipe certes une réaction de la population qu’elle redoute pour justifier l’interdiction, mais elle n’émet pas de jugement de valeur quant aux motivations des manifestants ni leur religion. Prenant en considération le contexte post-attentats et le climat de tensions religieuses exacerbées, les services de l’État mettent en avant les « risques de troubles graves et avérés à l’ordre public que ce rassemblement peut générer ».
D’un point de vue légal, la préfecture s’appuie sur la proclamation de l’état d’urgence pour prononcer l’interdiction de rassemblement. Laquelle peut évidemment faire l’objet d’un recours auprès du tribunal administratif dans un délai de deux mois.
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