Dimanche 28 février, les Suisses votent pour autoriser la déportation des immigrés qui brûlent les feux rouges ou sont ivres dans les bars. Une votation raciste qui suscite un débat national de grande ampleur.
«Je ne connais personne qui votera dimanche en faveur du renvoi des étrangers», affirme Daniel Barnbeck, un étudiant en interactive design à Zurich. Et, comme lui, toutes les personnes que j’ai interrogées en Suisse partagent ce constat: ils ne connaissent guère les partisans du oui. La grande majorité des étudiants, des intellectuels, des artistes, des urbains ou des bobos suisses sont contre cette votation baptisée «Durchsetzung-initiative» en Suisse alémanique ou «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels» en Suisse romande. Mais, dans les périphéries des villes ou les zones rurales de Suisse, c’est une autre histoire.
Daniel Barnbeck n’est pas «officiellement» suisse: il est pourtant né dans ce pays, a été éduqué à Zurich, où il vit depuis des années. «Légalement, je suis allemand, confie-t-il. Je suis le fils d’un couple allemand et autrichien qui est venu s’installer ici pour travailler et y a finalement fondé une famille et une maison. Mes deux parents parlent le suisse allemand sans accent. Et, moi, je suis un « Secondo » comme on aime dire ici: un enfant de seconde génération.» L’étudiant est très énervé. Il a bien l’intention de combattre cette votation sur l’immigration jusqu’à la dernière heure. Et, si elle était adoptée dimanche 28 février, il se poserait la question de quitter le pays.
«Cette initiative créera des citoyens de seconde catégorie. La vie sera plus dure pour ceux qui n’ont pas un passeport suisse. On pourra déporter des étrangers pour toute mal-conduite -deux délits mineurs suffisent- même s’ils ne sont pas criminels. Tout à coup, cette proposition est devenue une menace réelle pour des gens comme moi», commente Daniel Barnbeck.
«Pour le renvoi effectif (…) Lire la suite sur Slate.fr
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