Chaque année, une dizaine d’enfants meurent après avoir expérimenté le tristement célèbre « jeu du foulard ». Un colloque a lieu en ce moment à Paris pour alerter les parents.
Ils s’appellent jeu du foulard, de la tomate ou encore rêve indien, ou même la grenouille. Des noms en apparence anodins, même ludiques, qui désignent pourtant une réalité dramatique. Ces défis de cours de récré qui consistent à se serrer la gorge jusqu’à l’évanouissement peuvent entraîner des conséquences irréversibles et même la mort. Ces « jeux » coûteraient la vie à une dizaine d’enfants chaque année. Afin d’alerter les parents sur les dangers de ces pratiques, un colloque international se tient le lundi 6 et le mardi 7 octobre à Paris.
- Qu’est-ce que le jeu du foulard ?
Tous ces « jeux » ont un but : provoquer des hallucinations auditives et visuelles. La plus populaire de ces pratiques est le jeu du foulard : l’enfant s’étrangle avec un foulard jusqu’à l’évanouissement. C’est la modification de l’alimentation en oxygène du cerveau qui provoque des sensations fortes. Après avoir expérimenté le jeu avec des amis, l’enfant peut tenter de renouveler l’expérience, chez lui, à l’aide d’un lien quelconque. Le risque devient alors majeur, personne ne pouvant alerter les secours en cas d’étranglement. Davantage pratiqué à l’école primaire, le jeu de la tomate, lui, ne nécessite aucun accessoire. Il consiste simplement à retenir sa respiration le plus longtemps possible.
- Des conséquences irréversibles
Ces pratiques sont très dangereuses. En effet, les jeux d’apnée ou d’évanouissement peuvent avoir des conséquences dramatiques voire mortelles. Priver le cerveau d’oxygène peut endommager, de manière irréversible, les neurones. De telles pratiques peuvent provoquer une syncope ou un arrêt cardiaque. En s’évanouissant, l’enfant peut se blesser en tombant. Selon la durée et la fréquence des pratiques, les conséquences varient : maux de tête, lenteur mentale, somnolence, tremblements, secousses musculaires, mouvement involontaires, crises d’épilepsie, amnésie, coma plus ou moins profond. Un jeu qui est parfois mortel. Et le premier essai peut être fatal.
- Une pratique répandue
Selon une enquête Ipsos, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.012 enfants de 6 à 15 ans, pour l’association Apeas, un enfant sur dix s’est déjà livré aux jeux dangereux du foulard ou de la tomate.
Près de deux enfants sur trois (63%) connaissent au moins un jeu d’apnée ou d’évanouissement. ‘C’est à l’école primaire que la plupart (82%) des enfants entendent parler de ces jeux pour la première fois, essentiellement par l’intermédiaire de copains (71%) qui trouvent ça drôle’, constate l’association. La majorité des enfants qui y jouent ignorent les risques : 51% n’ont pas le sentiment qu’ils risquent de mourir, 63% qu’ils risquent d’abîmer leur cerveau, 73% d’avoir des convulsions et 75% de rester handicapé. Seuls la conscience de pouvoir s’évanouir (60%) ou le fait de ne plus pouvoir reprendre son souffle (59%), leur vient à l’esprit.
- Les signes d’alerte
S’il n’est pas facile de repérer qu’un enfant se livre à de telles pratiques, l’association Apeas (Association des parents d’enfants accidentés par strangulation) délivre quelques signes qui peuvent alerter les parents :
– Traces suspectes sur le cou (parfois camouflées)
– Lien, corde, ceinture, traînant sans raison auprès du jeune
– Maux de tête parfois violents, récidivants, douleurs auriculaires
– Diminution de concentration
– Rougeurs suspectes au visage
– Bruits sourds dans la chambre ou contre le mur (chute dans le cas d’une pratique solitaire)
– Questions posées sur les effets, les sensations, les dangers de strangulation.
- Comment prévenir ces pratiques ?
Les parents de ces petites victimes se sont aujourd’hui regroupés dans une association, l’APEAS. Ils demandent le renforcement de la prévention précoce, dès l’école primaire. Parmi les membres de l’association, Catherine Vince, qui a perdu son fils en 2005, estime qu »il faudrait que ce soit dans le programme de science de CE2-CM1-CM2 afin d’en parler lors des cours sur le fonctionnement du corps, quand on aborde la respiration, le cerveau, le coeur’.
En savoir plus : Si vous êtes concerné ou si vous souhaitez en savoir plus sur le jeu du foulard, vous pouvez contacter l’association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation
Tel : 06 21 45 41 86 ou 06 13 42 97 85
Adresse : 16 rue des Ecoles
75005 Paris
source M6
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