Sur Internet, on vous propose un vol aller Paris-Kaboul à 838 € avec Turkish Airlines, et un peu plus de 3.000 € pour un Paris-Damas sans retour. Ceci explique sans doute pourquoi, après avoir effectué une moyenne à la louche, le gouvernement a décidé, le 9 novembre dernier, de « déroger au cinquième alinéa de l’article 1er de l’arrêté du 17 avril 2015 » en portant « la limite maximale du montant d’allocation forfaitaire majoré […] à 1.850 euros pour les demandes d’aide au retour présentées jusqu’au 31 décembre 2016 ».
Cela signifie que l’allocation de base de 650 €, qui avait déjà été augmentée une première fois de 350 € en octobre 2016, se trouve désormais relevée à 1.850 €, soit un total maximal de 2.500 € par ressortissant, à la condition qu’il fût volontaire. Les Noël et les étrennes avant l’heure. Et « pour les Français : des impôts », souligne justement Robert Ménard sur Twitter (23 novembre).
ar surcroît, ledit arrêté susvisé « relatif à l’aide au retour et à la réinsertion » prévoit toujours qu’« à titre exceptionnel » – c’est-à-dire à la discrétion de l’administration sur le fondement de critères connus d’elle seule et non préalablement débattus par le Parlement –, le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) puisse consentir « dans le cadre d’opérations ponctuelles d’incitation au retour » un montant d’allocation forfaitaire majoré ne pouvant excéder 350 €.
Dans son incommensurable bonté avec les deniers publics, le gouvernement avait déjà mis en place un dispositif d’aide au retour comprenant « une aide administrative et matérielle à la préparation du voyage vers le pays de retour », « une prise en charge des frais de transport depuis le lieu de départ en France jusqu’à l’arrivée dans le pays de retour incluant le transport de bagages » (si, si !) en sus d’une « allocation forfaitaire versée au moment du départ » pouvant aller jusqu’à 650 € !
À ce compte-là, Fillon ou Juppé peuvent bien promettre, en effet, la suppression de 200.000 à 500.000 postes de fonctionnaires tout en repoussant l’âge légal de la retraite à 65 ans, sans espérer compenser entièrement ces transferts d’argent public vers d’exotiques destinations, où les récipiendaires s’emploieront à faire fructifier de juteux trafics d’immigration clandestine, d’armes, de drogues ou d’organes. D’ailleurs, ce n’est pas nous qui l’affirmons mais le directeur de l’OFII, Didier Leschi lui-même : « Selon les pays, cela peut les aider à monter une petite entreprise » (Le Huffington Post, 23 novembre). Dans les domaines considérés, il est vrai, on ne connaît pas la crise…
De qui se moque-t-on ? Des mêmes, à savoir du cochon (forcément haram) de payant, « sous-chien » de France et de Navarre, malheureusement tenu en état de paralysie intellectuelle sous l’effet morphinique puissant de la société du spectacle. De deux choses l’une : soit ces immigrants extra-européens ne fuient nul conflit ; il n’y avait, dès lors, aucune raison de les laisser rentrer par milliers sur le sol européen, au son des trompettes mal embouchées du lacrymalisme politico-médiatique ; soit ce sont d’authentiques réfugiés, et il n’existe guère plus de motif de les inciter à repartir chez eux propio motu.
En outre, pour le directeur de l’OFII, ces aides subventionnées s’inscriraient « dans le sillage du démantèlement du bidonville calaisien, l’idée [étant] d’augmenter significativement le nombre de départs volontaires aidés […] notamment pour les quelque 7.000 migrants évacués de la jungle et logés en centres d’accueil et d’orientation (CAO) ». Dans ce cas, pourquoi avoir laissé se développer ce purulent foyer migratoire sous les fenêtres de riverains calaisiens n’y pouvant mais, forcés de vivre dans un climat d’insécurité permanent ?
Et parmi ces candidats au retour, combien de « Leonarda » en puissance ?
Aristide Leucate
Source : http://www.bvoltaire.fr
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