Ils sont fous…

29 Juin 2017 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

«PMA pour toutes» : le gouvernement prêt à légiférer. Christophe Castaner a confirmé la volonté de l’exécutif d’établir une loi. L’Église catholique appelle le chef de l’État à ne pas «réveiller les passions.»

La voie vers la «PMA pour toutes» est officiellement ouverte. Mercredi, dans la foulée du feu vert du Comité consultatif national d’éthique, le porte-parole de l’exécutif, Christophe Castaner, a confirmé la volonté du gouvernement de légiférer sur l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Actuellement, cette technique est réservée aux couples hétérosexuels infertiles. 

Cette déclaration était guettée avec d’autant plus d’attention qu‘Emmanuel Macron  avait indiqué qu’il attendrait l’avis du Comité consultatif national d’éthique  (CCNE) sur la PMA «afin d’assurer dans la société un vrai débat, pacifié et argumenté». «Notre objectif est bien de traduire d’un point de vue législatif l’avis» du Comité d’éthique, a affirmé le porte-parole du gouvernement avant de préciser qu’un calendrier législatif n’avait pas encore été arrêté. Après la longue bataille du mariage pour tous pendant le quinquennat de François Hollande et son repli sur la PMA face à la mobilisation de la Manif pour tous, le nouveau gouvernement se garde visiblement de toute précipitation. «Il est important de chercher le plus large consensus», a précisé Christophe Castaner. «On sait les tensions, les crispations qui pourraient en naître», a-t-il tempéré en appelant à se garder «des positions trop fermes, trop dogmatiques qui opposeraient les uns et les autres».

Cette volonté affichée d’apaisement suffira-t-elle à rassurer les opposants à la «PMA sans père»? Mercredi, l’Église catholique a appelé le chef de l’État à ne pas «réveiller les passions» sur la PMA. «L’absence même de consensus au sein du CCNE montre qu’un large dialogue est encore nécessaire avant toute mesure législative», a souligné la Conférence des évêques de France dans un communiqué.
Un effet domino

En effet, près d’un tiers des membres de cet organe consultatif s’est prononcé contre cette évolution. L’Épiscopat appelle donc à un «vaste débat pour parvenir à un consensus» auquel les catholiques «sont prêts à prendre toute leur part» et qui pourrait avoir lieu à l’occasion de la révision des lois de bioéthique prévue en 2018. Malgré l’opposition très ferme de Comité d’éthique à l’autorisation de la gestation pour autrui, les évêques s’inquiètent notamment d’un effet domino qui «conduise un jour à considérer comme éthique le fait que deux hommes aient accès à la procréation au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes». Les évêques s’alarment enfin de «l’organisation d’une filiation sans père», «l’instrumentalisation de l’enfant pour soulager une souffrance»  ou encore des «conditions d’accès et de faisabilité de la PMA ainsi élargie». 

Des interrogations qui figurent dans l’avis même du CCNE, très exhaustif sur les risques liés à l’élargissement de cette technique de procréation. «J’ai été surpris par le contraste entre l’argumentation de prudence très étayée de cet avis sur la PMA et sa conclusion en faveur de son ouverture à toutes les femmes», relève également Jean Leonetti, ancien rapporteur des états généraux de la bioéthique et maire d’Antibes (LR). De quoi mobiliser les opposants à une PMA «sociétale»? «Il y a le temps pour débattre sereinement sur le sujet, note l’ancien député. Et, paradoxalement, la société me semble plus prête à accepter la PMA pour les femmes seules que le mariage pour tous alors que la transgression éthique est plus forte.»
Le Figaro.fr

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