Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance

En réaction aux graves incidents en Essonne, Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance (gradés et gardiens, classé à droite), invite tous les policiers à une « grève du zèle ».
Votre syndicat appelle les policiers de France à « lever le pied ». C’est-à-dire ?
Frédéric Lagache. Il s’agit d’abord d’une marque de compassion vis-à-vis des familles de nos collègues. Les policiers continueront bien sûr de faire leur devoir, c’est-à-dire de porter assistance à la population, de lutter contre les crimes et délits. Mais nous allons ralentir le travail d’initiative, comme entre autres les verbalisations pour des stationnements non dangereux. Nous ne pouvons plus nous contenter, à chaque fait divers, des mêmes paroles, du même refrain. Il faut enfin des actes. Des engagements.
 
Que réclamez-vous ?
D’abord une évolution du principe de légitime défense appliqué aux policiers. Il est anormal qu’il soit identique à celui des simples citoyens, où font loi les notions de « proportionnalité », de « simultanéité » et d’« immédiateté ». Nous ne pouvons pas tirer face à un danger imminent, même si nous affrontons un individu armé : nous sommes forcés d’attendre que celui-ci nous tire dessus. Il est grand temps de s’adapter à la violence grandissante des voyous.
 
A la Grande-Borne, personne n’aurait contesté le recours à des armes à feu pour se dégager…
En êtes-vous si sûr ? Les délinquants doivent avoir peur des policiers et non l’inverse. Pour cela, il faut aussi que la justice se montre intraitable avec les agresseurs dès les premières injures, sans attendre qu’ils tuent des collègues pour sévir. Trop d’agresseurs sont relâchés sans sanctions pénales ou avec de simples aménagements de peines. Nous voulons nous concentrer sur notre cœur de métier, l’interpellation, la lutte contre les crimes et ne plus perdre d’énergie (…)
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