ISF : un impôt stupide, idéologique et contre productif.
14 Jan 2019 | Connexion |
CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Selon un sondage réalisé par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, plus des deux tiers des personnes interrogées (77 %), et 61 % des partisans de La République en marche approuveraient le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Une preuve de plus de la nocivité du référendum d’initiative citoyenne s’il devait être ouvert a tous les sujets, à toutes les pressions des lobbies et à tous les vents de la démagogie, plutôt que réservé, comme le propose le PDF depuis dix ans, aux grandes questions intéressant l’organisation des pouvoirs publics, les traités internationaux ou les sujets de société engageant notre existence nationale ou notre éthique civilisationnelle. Car, n’en déplaise à la CGT et aux organisations marxistes qui ont délibérément introduit cette revendication dans le débat, s’il est vrai que la suppression de l’ISF décidée par Macron dès les premiers jours de son mandat induit un manque à gagner brut immédiat pour l’État (environ 3,2 milliards après soustraction du coût de sa collecte), il n’en reste pas moins un impôt stupide, idéologique, archaïque et contre productif.
- Stupide par sa faible contribution aux recettes de l’État : 4,5 milliards engrangés (1,4 des recettes fiscales) lors de sa dernière année d’exercice, au prix d’une inquisition fiscale et administrative torquemadesque.
- Idéologique puisque voulu contre toute rentabilité fiscale et tout bon sens idéologique par la gauche et les organisations communistes qui ne cessèrent – et continuent, on le voit aujourd’hui – de se livrer à la désinformation de l’opinion publique et à un chantage politique permanent sur les gouvernements successifs.
- Archaïque dans sa spécificité socialiste française puisque notre pays était, au sein de l’Union européenne, le seul, avec l’Espagne, à en conserver le triste privilège, ce qui ne pouvait profiter qu’aux économies de nos partenaires.
- Contre-productif dans ses effets, entraînant une fuite des capitaux massive, une perte en investissement, un recul de l’emploi et, au final, une perte pour la richesse nationale que l’Institut Montagne chiffrait en 2017 à plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Afin de compenser le manque à gagner fiscal et dans le but revendiqué de dissuader les détenteurs de capitaux d’investir dans la pierre et tenter de les réorienter vers l’investissement supposé productif, Macron a mis en place en 2018 un autre impôt, Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), tout aussi idiot, tout aussi peu fructueux (entre 1,2 milliard et 1,5 milliard espérés par Bercy), mais beaucoup plus injuste puisqu’en frappant toute détention de maison ou d’appartement dépassant globalement un plafond de 1,3 million, il constitue une attaque délibérée contre le patrimoine des Français, contre les familles et contre le principe pour nous sacré de transmission. Le Parti de la France, contrairement à Marine Le Pen qui avait fait du maintien de l’ISF un point de base de son programme fiscal en 2017 alors que les députés FN, en 1986, avaient voté sa première suppression (avant rétablissement par Mitterrand dès sa réélection deux ans après), est totalement hostile au retour de cet impôt, comme il se prononce pour la disparition de l’IFI et pour un allègement des droits de succession, à un moment où certains, au contraire, proposent d’en renforcer encore la taxation (voire le rapport du très socialo-macronien think tank Terra Nova qui recommande de les augmenter de 25 %…). Rien de bon pour le peuple français ne sortira du fiscaliste et de l’hyper taxation. Rien de bon ne sortira d’une nouvelle forme de lutte des classes où seraient opposés classes moyennes et supposés riches selon la doxa néo marxiste. S’il est nécessaire de défendre les plus pauvres et les plus exposés de nos compatriotes, il est mensonger et destructeur de faire souffler comme le font syndicats et extrême gauche, le vent de la haine sociale. La France est une et, si la spéculation et la financiarisation de l’économie doivent être mises au pas, elle a besoin de tous les siens dans la fraternité nationale et le souci de la Patrie qui interdit que l’on dresse ses fils les uns contre les autres. L’argent existe. Il suffit de le retrouver et de le libérer en baissant drastiquement les dépenses de l’État hors domaine régalien et de santé publique ; de réduire les échelons administratifs et politiques (suppression des conseils départementaux = 10 milliards d’économie annuels) ; de traquer les fraudeurs fiscaux et sociaux (fraude fiscale : 20 milliards par an, fraude sociale : 1 milliard selon un rapport parlementaire de 2014) ; de supprimer les sinécures publiques comme le Conseil économique social et environnemental et les dizaines de comités Théodule inutiles et coûteux (plus de 1 milliard économisé). Et surtout d’en finir avec l’immigration qui ruine économiquement la France autant qu’elle la détruit dans son identité et sa sécurité. Au total c’est quarante à cinquante milliards que pourraient ainsi dégager les pouvoirs publics.Quarante à cinquante milliards qui, dans un État national serviraient à la reconstruction d’une France forte et puissante, à la sécurité des personnes et des biens, au redéploiement économique, à la relance de l’emploi, à la santé publique, à la défense de nos retraites et au relèvement du pouvoir d’achat de chaque Français.
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