« L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue ». Nietzsche avait raison et constitue un douloureux rappel à toutes les élites qui croient fonder une nouvelle ère sur du sable. La Russie, confrontée à de nombreux blocages, semble avoir un futur meilleur que la France, car les Russes n’oublient pas leur histoire et ne la rejettent pas dans la seule optique de complaire à un politiquement correct grotesque. Une attitude dont devrait s’inspirer Macron et ses suppôts.
La Russie vient de fêter le centenaire de la Révolution bolchévique. Une célébration sans fard, mais qui a au moins le mérite d’exister. Des manifestations se sont tenues dans des dizaines de villes sans prendre toutefois une tournure officielle. Les autorités ont laissé faire les nostalgiques de l’Union soviétique, mais le plus intéressant est de voir combien les débats, tables rondes, programmes universitaires discutent avec âpreté de l’héritage soviétique. Certains y voient un paradis perdu, d’autres une bonne idée qui a accouché de drames tandis que d’autres le compare à l’enfer.
L’Union soviétique est tombée il y a moins de trois décennies et l’histoire se confond avec la mémoire si intimement que les autorités préfèrent ne pas écrire le récit de ces années faute de pouvoir parvenir à un consensus réducteur. La Russie fête donc ses révolutionnaires comme elle célèbre ses tsars et leur grandeur. A Moscou, le mausolée de Lénine est toujours au cœur de la place rouge et Nicolas II (le dernier Tsar renversé en 1917) a été canonisé en 2000. La Russie parvient à regarder son histoire en face, l’embrasser entièrement sans occulter les faits les plus noirs.
L’amnésie sélective et mortifère française
A l’extrême opposé de cette réconciliation historique, la France poursuit son œuvre d’autodestruction. Ou plutôt, ce sont les élites françaises qui continuent à avoir un problème avec la France et son histoire à tel point que cette matière est expulsée des écoles. Trop de débats, de polémiques et de haines vis-à-vis d’une histoire plurimillénaire qui n’inspire que du dégoût aux zélotes de la pensée gauchiste qui règnent en maîtres dans les ministères depuis un demi-siècle.
L’histoire de France n’est plus enseignée, les grandes batailles qui ont fait notre pays sont passées sous silence et seuls les aspects les plus sombres et caricaturés trouvent grâce aux yeux d’une élite française anti-française. Il faut donc délirer sur le rôle dans la France dans le processus de la Shoah, faire de la colonisation l’alpha et l’omega de l’histoire de France et même participer à la célébration de la défaite de Trafalgar.
La France est entré dans un exercice de saucissonnage historique dont le seul but est d’apporter de l’eau au moulin des haineux. Il ne faudrait donc retenir que les aspects les plus critiquables, s’humilier dans des travaux de repentance sans fin et faire de 1968 l’année zéro de la France. Les célébrations en grande pompe qui auront lieu en mai 2018 seront un bel exemple la crise identitaire historique de notre pays. Il faudra saluer l’œuvre de Cohn-Bendit et cracher sur la tombe et la mémoire de ceux qui ont donné à la France ses lettres de noblesse.
« L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue » disait Nietzsche. Avec une mémoire sélective qui commence en 1968, la France est condamnée à une mort morale, intellectuelle et bientôt physique. La Russie, elle, évite de tomber dans cette erreur mortelle et pourra à l’occasion rappeler que le colonialisme français est une idée de gauche chère à des personnalités comme Jaurès… Mais au jeu de l’histoire, de la mémoire et du temps long, le confucianisme chinois dépasse toutes les doctrines étrangères. Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. Napoléon avait lui aussi raison, mais qu’importe. Qui est ce Napoléon absent des livres d’histoire ?
Source : 24heuresactu
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