Quinze jours après le putsch avorté, Erdogan poursuit son « grand ménage » dans les institutions… face à une communauté internationale quasi silencieuse.
Mais où s’arrêtera la vengeance de Recep Tayyip Erdogan ? Après le coup d’Etat manqué du 15 juillet et la rébellion d’une partie de l’armée, le président turc poursuit méthodiquement sa chasse aux sorcières dans tous les secteurs de la société. Officiellement, il s’agit d’écarter les partisans de Fethullah Gülen, le prédicateur exilé aux Etats-Unis et soupçonné d’être l’instigateur du putsch.
Mais au-delà, d’autres opposants sont également visés. Même s’ils n’ont rien à voir avec les événements. Les chiffres, en tout cas, donnent le tournis : près de 18 000 gardes à vue en moins de quinze jours (dont environ 10 000 soldats, 3 000 policiers…), plus de 50 000 fonctionnaires limogés — notamment dans l’éducation —, 1 600 doyens d’université poussés vers la sortie, 45 journaux fermés et hier soir 17 journalistes placés en détention préventive.
Et le coup de balai ne semble pas terminé, loin de là. Hier, le pouvoir turc a commencé à s’attaquer aux milieux économiques. Les dirigeants du conglomérat Boydak Holding, qui détiennent des participations dans des secteurs aussi variés que la finance, l’énergie ou l’ameublement, ont été arrêtés.
En vertu de l’état d’urgence décrété après le putsch avorté, les gardes à vue peuvent être prolongées jusqu’à trente jours, sans la moindre justification. Un régime d’exception qui inquiète les ONG, Amnesty International ayant déjà recensé des cas répétés de mauvais traitements et de tortures.
Pour l’heure, les réactions des grands de ce monde sont très modérées. Aucune sanction internationale n’est à l’ordre du jour. Il faut dire que la Turquie reste un acteur clé dans la guerre contre l’EI en Syrie et en Irak. Longtemps accusé d’avoir joué double jeu avec les (…)
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