Le projet d’enseignement des langues anciennes se précise : malgré les dénégations de Najat Vallaud-Belkacem, il est tout simplement fou. Chaque fois qu’elle est interrogée sur les périls qui planent sur l’enseignement du latin et du grec au collège, Najat Vallaud-Belkacem prend un air fatigué devant tant de critiques ignorantes, avant d’assurer qu’au contraire, la réforme améliore la situation et assure l’accès aux langues anciennes pour tous les élèves.
À mesure que ses projets se précisent, il apparaît que c’est pour le moins inexact. Le Conseil supérieur des programmes a reçu il y a quelques jours les représentants des enseignants de lettres classiques pour leur présenter les nouveaux contenus de latin et de grec à partir de la rentrée 2016.
Rappelons que la ministre a transformé le latin et le grec en « enseignement pratique disciplinaire » (EPI), au même titre que des thématiques telles que « corps, santé, bien-être et sécurité », « monde économique et professionnel », ou encore « transition écologique et développement durable ». Puis, devant le tollé, elle a condescendu à lui adjoindre des heures d’ « enseignement de complément » que les chefs d’établissement seront priés de puiser dans leur dotation horaire globale. De toute façon, les heures de cours sont amputées de 50 % en classe de cinquième, et de 30 % en quatrième et en troisième. Encore du jargon ! Dans sa lettre de saisine, Najat Vallaud-Belkacem demandait au Conseil supérieur des programmes, prié de s’arranger avec ces restrictions, de mettre « en dialogue l’ensemble des points d’appui dont doivent disposer les enseignants pour dispenser leur enseignement ». Une nouvelle illustration du jargon en vigueur rue de Grenelle…
Le résultat ? Un morcellement de l’enseignement des langues anciennes, divisé en trois volets, dispensés le cas échéant par des professeurs différents. En français, les élèves seront invités à « découvrir des systèmes graphiques et syntaxiques différents ». En EPI, ils pourront partir à la « chasse aux expressions latines ou grecques encore utilisées aujourd’hui » et se lancer dans la « fabrication d’un glossaire illustré ». Et l’enseignement de complément ? C’est une version allégée, très allégée même, restrictions horaires obligent, de ce qui se pratique aujourd’hui. Il faut bien couper dans le programme pour le faire entrer dans les cases !
La merveilleuse réforme a donc réussi à mettre le latin et le grec en miettes : évoqués dans plusieurs matières, par plusieurs enseignants, mais plus considérés comme des disciplines à part entière.
Le progrès fait rage !
source : le point.fr
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