On y avait pris goût, aux victoires de nos amis de l’UDC.
En novembre 2009, ils proposaient une votation contre la construction de nouveaux minarets : victoire à 57 %. En décembre 2010, ils demandaient aux électeurs de se prononcer pour le renvoi automatique des délinquants étrangers : victoire à 52,9 %. En février 2014, ils s’opposaient à l’immigration de masse, voulue par le Conseil fédéral et l’Union européenne : victoire à 50,3 %.
À chaque fois, le scénario était le même. Il y avait d’un côté l’UDC, et de l’autre côté les autres : politiciens de tous bords, patronat, syndicats, universitaires, journalistes, ecclésiastiques, banquiers. Et à chaque fois, jusqu’à ce jour, le peuple infligeait un camouflet à la caste et aux prébendiers du système.
Que cela était savoureux de voir Caroline Fourest, en 2009, venir faire la leçon aux Suisses, et Daniel Cohn-Bendit les insulter carrément. Avec le résultat qu’on connaît. Que cela était gouleyant de voir, en 2010 et 2014, les immigrationnistes et autres européistes menacer les Suisses de représailles s’ils votaient mal. Avec le résultat qu’on connaît. Nos amis helvètes étaient les Astérix de l’Europe, comme l’avait dit Oskar Freysinger aux Assises contre l’islamisation de nos pays, en décembre 2010, à Paris.
Sauf que, cette fois, cela n’a pas marché. L’UDC n’a recueilli que 41 % des voix, ce dimanche 28 février. Cette votation était déjà un scandale à elle toute seule. En effet, elle ne faisait que reprendre celle, victorieuse, de 2010, avec une obligation d’application. Le Conseil fédéral, depuis cinq ans, bloquait le vote du peuple, en permettant aux délinquants criminels d’avoir des recours que, bien souvent, les juges écoutaient avec bienveillance, pour ne pas les expulser.
Faut-il rappeler ce qu’était un étranger criminel, dans le texte des amis d’Oskar Freysinger ? Des personnes coupables de meurtre, de viol, de brigandage, de traite d’êtres humains, de trafic de drogue. On est loin du voleur de poule…
L’UDC a donc voulu empêcher ces recours systématiques, pour permettre l’expulsion de dix mille délinquants étrangers par an, alors qu’aujourd’hui, il n’y en a que cinq cents qui sont renvoyés. La réalité de la Suisse, où les statistiques ethniques sont légales, est la suivante : 73 % des prisonniers sont des étrangers. Depuis l’invasion migratoire que connaît l’Europe, la surdélinquance a touché encore davantage les Helvètes. Et pourtant, cette fois, l’UDC a perdu, n’ayant pu résister à un rouleau compresseur d’une ampleur sans précédent. Une croix gammée remplaçant la croix du drapeau suisse a même été exposée, en toute légalité, à la gare de Zurich, par les adversaires de l’UDC.
On avait fini par s’habituer aux exploits à répétition de ce parti qui, avec 30 % de votants aux élections nationales, réussissait, seul contre tous, face à une opposition haineuse, à dépasser les 50 % à chaque fois. Comment ne pas penser au deuxième tour des régionales en France, où la propagande d’État a fonctionné à plein régime, et victorieusement, contre le FN ? À une époque où, sous l’impulsion de la Hongrie et de la Pologne, de nouveaux dirigeants européens veulent retrouver leur souveraineté, cet échec de l’UDC est un coup dur pour tous les patriotes européens.
Mais faisons confiance aux amis de Christoph Blocher et d’Oskar Freysinger pour savoir l’analyser, et repartir de plus belle, pour que la Suisse demeure ce modèle de démocratie directe, au service du peuple, que tous les pays lui envient, et que l’Union européenne veut briser.
Pierre Cassen
Source : http://www.bvoltaire.fr
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