Déséquilibrés : pas de malades mentaux parmi les djihadistes

1 Mai 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Selon le Chef de pôle au centre hospitalier de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et membre du bureau national du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), Pierre-François Godet.
« La 

question des troubles psychiatriques supposés des personnes radicalisées ou des terroristes djihadistes est bien présente à l’esprit des autorités et on l’a même entendue dans la bouche des plus hautes personnalités de l’État [[lire ici]]urlblank:https://www.lyoncapitale.fr/actualite/la-radicalisation-est-elle-une-maladie-psychiatrique/ .

[…] la question soulevée est celle d’un lien éventuel entre trouble mental et radicalisme djihadiste. À ma connaissance, il n’existe pas d’étude scientifique démontrant un lien objectif, c’est-à-dire statistiquement significatif, entre radicalisme djihadiste et telle ou telle structure de personnalité. Des quelques informations qui nous parviennent sur les personnes radicalisées, sur les fichés “S” et sur les terroristes, je n’ai pas entendu qu’il se dégage statistiquement de profil psychologique type. Je souligne en tout état de cause qu’aucun cas de maladie mentale avérée n’a été rapporté chez les auteurs d’événements qui ont marqué l’actualité.

Je peux néanmoins faire part de mon impression clinique sur quelques situations de terroristes dont le parcours personnel a été médiatisé. Il ne s’agit que d’une impression ; elle peut donc être erronée, elle n’est pas généralisable et il ne s’agit pas d’un point de vue d’expert.

Il a été question de jeunes hommes, aux antécédents carcéraux ou pénaux, en particulier de petite délinquance avec violence aux personnes, affichant habituellement leur mépris pour les règles de vie commune, mais dont l’horreur des crimes contraste aussi avec la séduction dont ils pouvaient se montrer capables dans leur vie de tous les jours. On retrouve dans ces éléments de nombreux traits de la personnalité dite psychopathique. Mais ne nous trompons pas sur le mot “psychopathique” : il ne désigne pas une maladie mentale, mais un trouble de la personnalité.

Les maladies mentales relèvent toutes d’une prise en charge psychiatrique. De nombreux troubles de la personnalité peuvent relever d’une prise en charge psychiatrique ou médico-psychologique ; mais la condition première d’un travail psychologique avec un psychiatre est l’acceptation sincère par le sujet de ce qu’il présente personnellement des difficultés. Or, un des traits caractéristiques du psychopathe, c’est qu’il n’a jamais tort et qu’il ignore le remords.

Mon point de vue clinique sur ces quelques portraits de djihadistes que la presse a donnés est donc le suivant : je ne vois pas de malades mentaux parmi eux, et les traits de personnalité repérables ne relèvent pas du soin psychiatrique. »

Michel Janva 

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