JEUDI 9 NOVEMBRE, LA MINISTRE DE LA JUSTICE, NICOLE BELLOUBET, A LEVÉ LE VOILE SUR UN DISPOSITIF DE DÉRADICALISATION LANCÉ IL Y A UN AN DANS LE PLUS GRAND SECRET.
Peu de gens le savent, mais il y a un an, le gouvernement a lancé un dispositif de déradicalisation dans le plus grand secret. Baptisé “Recherche et intervention sur les violences extrémistes” (Rive), ce dispositif prend en charge en milieu ouvert, à la demande d’un juge, des personnes déjà condamnées ou en attente de leur jugement, pour une infraction en lien avec une entreprise terroriste ou du fait d’un signalement pour radicalisation violente. Ce jeudi 9 novembre, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a rendu une visite dans les locaux parisiens de Rive et a ainsi dévoilé ce programme expérimental un mois avant l’annonce par le gouvernement d’un plan national de lutte contre la radicalisation.
Un suivi individuel
“Le processus mis en place est extrêmement intéressant”, a déclaré la garde des Sceaux. “Nous avons autour de 500 détenus très radicalisés et 1.500 personnes en voie de radicalisation. Donc il faut agir”, a-t-elle fait valoir. Contrairement aux précédentes méthodes, qui consistaient à regrouper en prison les détenus impliqués dans des dossiers djihadistes, soit pour les évaluer, soit pour les isoler au sein de quartiers dédiés, le programme de Rive propose un suivi individuel, à raison d’au moins six heures par semaine les premiers mois, mêlant entretiens et aide à la réinsertion.
Quatorze personnes – huit hommes et six femmes – sont prises en charge au minimum pour un an, par une équipe d’éducateurs, psychologue, référent religieux ou psychiatre. En outre, le lien est établi avec la famille et les entretiens sont réalisés dans les locaux de Rive, dans le quartier ou au domicile de la personne suivie. Cette dernière est également accompagnée dans ses démarches administratives. “L’objectif, c’est le désengagement de la violence extrémiste. Pour cela, nous favorisons le mentorat, la mise en place d’une relation de confiance dans une prise en charge sur mesure, en complément de l’action des services de probation et d’insertion (SPIP)”, a expliqué Samantha Enderlin, directrice de Rive. Pour l’heure, les retours sont “très positifs”, s’est-elle félicitée.
Source : valeursactuelles
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