« Au début des années 1980, alors que le Front national de Jean-Marie Le Pen amorçait sa percée historique, Lionel Payet n’avait pas hésité à abandonner sa prometteuse carrière d’ingénieur pour se consacrer corps et âme à cette cause qui lui était si chère. Il assura ainsi, quinze ans durant, aux côtés de Roland Gaucher son mentor, la direction administrative de National hebdo (à l’époque le principal journal du FN). Il fut aussi conseiller régional de Picardie et élu municipal à Amiens.
Forte personnalité, il tranchait singulièrement dans ces assemblées généralement endormies et composées de politicards serviles qui ne pensent qu’à leur réélection. Lionel, lui, ne mangeait pas de ce pain là.
Je me souviens en particulier de la grande manifestation (rassemblant près de 2.000 personnes) qu’il avait organisée en décembre 1987 dans les rues de la capitale picarde lorsque le maire communiste d’alors avait envisagé d’instaurer le droit de vote aux étrangers. Je me souviens aussi de ce soir de novembre 1988 où il m’avait entrainé à Amiens pour perturber, avec une poignée de militants locaux, une réception à la préfecture de la Somme animée par une starlette médiatique (tombée depuis dans les oubliettes) qui, forte de son éphémère notoriété, s’était crue autorisée d’insulter dans une émission télévisée la mémoire de Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du Front national, décédé peu auparavant… Là où il était, Lionel ne laissait rien passer.
Les vicissitudes de l’existence l’ont obligé, quelques années plus tard, à quitter la terre picarde pour s’installer en Provence, à Orange précisément où le maire, Jacques Bompard, qui avait sans doute remarqué son efficacité au FN, l’engagea à un poste important qu’il occupa jusqu’au mois de mai dernier, date de son départ à la retraite. Cette situation nouvelle, visiblement, n’était pas faite pour lui…
Lionel faisait parti de ces éternels rebelles… peut être parce que la vie ne lui avait pas réservé que des bons moments (en terme d’épreuves, il a eu son lot). Pour autant, il n’a jamais baissé les bras, il ne s’est jamais couché face à l’adversité. C’est la maladie, la sale maladie, qui seule l’a terrassé. Il est décédé ce vendredi matin entourés de ses enfants.
Une dernière chose, Lionel était aussi particulièrement attaché au Trégor. C’est dans ce petit bout de Bretagne qu’il venait régulièrement, depuis plus de trente ans, se reposer. Au-delà de l’engagement politique, cela a contribué aussi à nous raprocher. Ce soir, nous pleurons non seulement un Camarade, nous pleurons surtout un Ami. »
Roland Hélie – Directeur de Synthèse nationale
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