Alors que l’Union européenne doit traiter un nombre de demandes d’asile record – plus de 213 200 ont été déposées en 2015, selon l’agence Eurostat -, Fabrice Leggeri, le directeur de l’agence européenne de surveillance aux frontières, Frontex*, annonce un renforcement des moyens de ses gardes-frontières pour renvoyer les déboutés du droit d’asile dans les pays d’origine et de transit…
Le Point.fr : Vos statistiques font état de 500 000 arrivées clandestines depuis le début de l’année. Un record…
Fabrice Leggeri : Ce sont des mouvements de population sans précédent. On compte trois fois plus de passages frontaliers clandestins que lors du Printemps arabe. On assiste aussi à une transformation très rapide du paysage des routes migratoires. En janvier, la route la plus utilisée par les migrants partait de la Libye vers l’Italie. Aujourd’hui, les migrants empruntent moins cette route, bien que les franchissements irréguliers y sont toujours élevés avec 113 000 personnes enregistrées à la frontière depuis le début de l’année. Au cours du printemps, les migrants ont préféré prendre la route des îles grecques. Depuis janvier, 230 000 personnes sont arrivées par cette route, soit huit fois plus qu’en 2014.
Comment l’expliquez-vous ?
La situation en Grèce est très difficile à contrôler. Les migrants arrivent sur des petits îlots, qui se trouvent de 5 kilomètres à 10 kilomètres de la Turquie. Le risque de franchir quelques kilomètres de mer est beaucoup moins important que celui de traverser la Méditerranée. D’autant que la majorité des personnes sont syriennes ou irakiennes et ont vocation à recevoir l’asile. On a donc un vrai problème d’asile, mais il ne faudrait pas que cela (…)
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