La garde des Sceaux fait mieux que les girouettes : elle n’hésite pas à se contredire dans la même journée. Et elle est toujours ministre !
C’est Jean-Pierre Chevènement qui l’a dit : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. » Christiane Taubira ne partage pas cette saine opinion : elle parle à tort et à travers et s’accroche à son poste.

Le feuilleton de ses dernières volte-face démarre le 22 décembre 2015. Ce jour-là, la garde des Sceaux est en visite en Algérie dans le cadre de ses fonctions. Elle annonce à la radio Chaîne 3 l’abandon par François Hollande de l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français. Une annonce qu’elle assortit de considérations personnelles. Cette réforme, selon elle, « posait un problème de fond sur le principe fondamental qu’est le droit du sol ».

Dès le lendemain, elle est démentie et doit même assister à la conférence de presse que donne Manuel Valls pour défendre l’inclusion de cette déchéance de nationalité dans le projet de révision constitutionnelle.

Elle est donc obligée de manger son chapeau après avoir commis une triple faute : divulguer une fausse nouvelle ; le faire depuis une capitale étrangère ; choisir un pays concerné au premier chef par la question des binationaux français. À cet instant, tout le monde s’accorde pour penser qu’elle va être contrainte à la démission, comme ce serait le cas dans tout pays démocratique qui se respecte. Mais il n’en est rien.

Tout et son contraire
Après les vacances, et alors que la déchéance de nationalité empoisonne le débat depuis plusieurs semaines, elle semble rentrée dans le rang et cosigne même avec Bernard Cazeneuve une tribune dans Le Monde publié le jeudi 7 janvier. Un texte qui défend le projet de loi visant à renforcer la lutte contre la criminalité comme porteur d’ « avancées considérables pour les libertés (…) Lire la suite sur LePoint.fr