Suisse: vote sur le renvoi automatique des criminels étrangers

28 Fév 2016 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche matin en Suisse pour se prononcer sur la proposition de la droite populiste UDC d’expulser automatiquement, même pour des infractions mineures, les criminels étrangers.
A Zurich, les électeurs peuvent ainsi voter depuis 06H45 (05H45GMT). A Genève ils n’ouvriront qu’à 10H00 (09H00GMT). Dans certaines villes, les bureaux de vote ont aussi ouvert quelques heures samedi.
Mais la très grande majorité des électeurs suisses, appelés à se prononcer plusieurs fois par an lors de multiples référendums, ont toutefois voté par correspondance dans les deux à trois semaines précédant l’élection.
L’initiative populaire est un droit donné aux citoyens suisses de faire une proposition de modification de loi. L’adoption d’un tel projet requiert toutefois ce que les Suisses appellent la double majorité: la majorité du peuple (majorité des suffrages valables) et la majorité des cantons.
En 2010, le peuple suisse avait déjà accepté, à près de 52,9%, une initiative de l’Union démocratique du centre (UDC, premier parti suisse) demandant le renvoi des criminels étrangers. Mais le Parlement helvétique a introduit en mars dernier une clause permettant aux juges d’éviter l’expulsion automatique des condamnés dans certains cas.
Cette fois, le peuple suisse est consulté sur une initiative beaucoup plus directe réclamant « le renvoi effectif des criminels étrangers ». Cette initiative dite de « mise en oeuvre » de l’automaticité élargit par ailleurs la liste des motifs d’infraction entraînant l’expulsion.
D’après l’Office fédéral de la statistique, la révision du code pénal adoptée l’an dernier par le Parlement aurait pu conduire en 2014 à l’expulsion de près de 3.900 personnes, contre 500 en moyenne. Avec l’initiative de l’UDC, ce chiffre aurait bondi à 10.200.
Le gouvernement et le Parlement jugent la proposition de l’UDC contraire aux « règles fondamentales » de la démocratie. Aucun autre parti national, ni les syndicats et milieux économiques, ne soutiennent l’initiative.
D’après le dernier sondage réalisé par l’institut gfs.bern, publié le 17 février, les deux camps sont presque à égalité, avec un léger avantage pour les opposants, à 49% contre 46%. Mais l’issue du scrutin reste ouverte, avec 5% d’indécis.
afp

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