Environ 60% de la population carcérale en France, soit près de 40.000 personnes, peuvent être considérés comme de culture ou de religion musulmane et plusieurs centaines d’entre eux sont des radicaux islamistes, peut-on lire dans un rapport parlementaire.
Le député UMP Guillaume Larrivé, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, estime que ce phénomène est un enjeu de sécurité nationale « qui n’est, aujourd’hui, pas suffisamment pris en compte ». Il propose un « plan d’action global anti-radicalisation islamiste en prison » dans son rapport pour avis dans le cadre du budget de l’administration pénitentiaire pour 2015.
« Les prisons françaises sont devenues un des lieux – pas le seul, mais un lieu important – de radicalisation islamiste et de recrutement d’individus susceptibles de basculer dans la violence terroriste », ajoute le député UMP de l’Yonne.
« La menace est d’autant plus grande qu’un phénomène nouveau doit être anticipé : celui du traitement pénitentiaire, après leur retour en France, de centaines de djihadistes partis combattre dans la zone irako-syrienne », écrit-il.
Depuis 2003, un bureau du renseignement pénitentiaire -appelé EMS-3-, assure la surveillance des détenus les plus dangereux. Parmi environ 800 individus contrôlés, 150 présentaient fin 2012 un profil islamiste, apprenait-on de source syndicale en juin.
Environ 90 détenus font l’objet en France d’un suivi particulier eu égard au risque de radicalisation islamiste en prison, déclarait de son côté, en juin, la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
Guillaume Larrivé ajoute qu’au cours des derniers mois, près de 1.000 Français ou étrangers résidant en France sont partis en Syrie et en Irak, près de 120 sont déjà revenus, et 53 sont déjà incarcérés, ajoute-t-il.
Il juge « urgent que le traitement pénitentiaire de ces personnes soit pensé avec la plus grande attention, afin de ne pas aggraver encore, dans les prisons, la propagation du fléau islamiste radical », ce qui n’est pas prévu selon lui dans les priorités retenues par le gouvernement pour le budget de l’administration pénitentiaire.
Guillaume Larrivé propose la mise en place d’un « vrai plan d’action global permettant de lutter efficacement contre la radicalisation islamiste en prison ».
Pour les détenus de retour du djihad, quelques établissements pénitentiaires équipés « d’unités spécialisées anti-radicalisation » (USAR), dotées de moyens adaptés et organisées selon un régime ad hoc seraient créés.
Dans ces unités, explique Guillaume Larrivé, les détenus seraient isolés les uns des autres et auraient l’obligation de suivre un programme anti-radicalisation personnalisé, adapté au profil psychologique de chacun d’entre eux.
Cette obligation, poursuit-il, serait assortie de l’exclusion du bénéfice des crédits de réduction de peine et des réductions de peine supplémentaires en cas de refus de suivre le programme.
reuters
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