Un homme se présentant comme le chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, a affirmé que les plus de 200 lycéennes enlevées il y a six mois dans le nord-est du Nigeria avaient été « mariées » à des combattants, contredisant l’annonce par le gouvernement de leur prochaine libération.
« Nous les avons mariées et elles sont au domicile de leurs époux », affirme-t-il dans un enregistrement vidéo mis en ligne su internet. « Les plus de 200 filles de Chibok (ndlr, la région où elles ont été enlevées) se sont converties à l’islam », poursuit-il.
L’armée nigériane affirme avoir tué Aboubakar Shekau l’an dernier.
Comme à son habitude, la secte islamiste avait envoyé dans un premier temps ce message vidéo à l’Agence France-Presse avant de le diffuser sur internet.
Les autorités nigérianes ont annoncé le 17 octobre avoir conclu avec Boko Haram des accords sur un cessez-le-feu et sur la libération des lycéennes enlevées en avril, mais rien n’est venu corroborer cette annonce depuis.
Dans la vidéo, l’homme affirmant être Aboubakar Shekau nie tout cessez-le-feu. « Qui dit que nous dialoguons ou que nous discutons ? », dit-il. « Tout ce que nous faisons, c’est de massacrer des gens avec des machettes ou des armes à feu. Ce que nous voulons, c’est la guerre. »
Il ajoute que son organisation détient un ressortissant allemand enlevé en juillet à Gombe, dans le nord-est du Nigeria.
Le démenti opposé à l’existence d’un cessez-le-feu est conforté par les violences qui ont eu lieu depuis l’annonce de l’accord par Lagos il y a deux semaines. Il nourrit par ailleurs les doutes sur l’influence réelle de Danladi Ahmadou, l’homme avec lequel négocie le gouvernement. « Nous ne connaissons personne du nom de Danladi », précise la vidéo diffusée samedi.
Boko Haram a lancé des attaques quasi-quotidiennes ces derniers jours et a pris la semaine dernière le contrôle de Mubi, la ville natale du chef de d’état-major l’armée nigériane, le maréchal de l’air Alex Badeh, qui avait annoncé le cessez-le-feu le 17 octobre.
Les combattants de la secte ont dévalisé des banques, incendié des maisons et hissé leur drapeau noir sur le palais de l’émir, tuant des dizaines de personnes et forçant plusieurs milliers d’habitant à fuir la ville, ont rapporté des témoins.
A Gombe, un attentat à la voiture piégée a fait au moins dix morts vendredi, selon les services d’urgence.
Le gouvernement attribue ces violences à des organisations criminelles alliées à Boko Haram mais que le groupe serait incapable de contrôler. La secte passe en outre pour être divisée en plusieurs factions rivales.
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