Les « interrogatoires poussés » menés par la CIA après les attentats du 11 septembre 2001 ont été bien plus brutaux que l’agence centrale du renseignement ne l’a admis et, contrairement à ses affirmations, n’ont pas permis d’obtenir d’informations de nature à déjouer des menaces, selon un rapport de la commission sénatoriale du Renseignement diffusé mardi.
Le rapport, rendu public par les membres démocrates de la commission, accuse la CIA d’avoir trompé la Maison blanche, le Congrès et l’opinion publique sur l’efficacité de même que sur les méthodes employées dans ce programme s’inscrivant dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » déclenchée par George W. Bush. Dans un communiqué, Barack Obama déclare que ce document renforce son opinion sur ces techniques d’interrogatoire qui, dit-il, « non seulement sont contraires aux valeurs de notre nation mais ne servent pas davantage nos efforts contre le terrorisme ni les intérêts de notre sécurité nationale ».
En outre, ajoute le successeur de George W. Bush à la Maison blanche, ces méthodes ont considérablement nui à l’image des Etats-Unis et ont compliqué leurs relations avec leurs alliés et partenaires.
« C’est pourquoi je continuerai de me prévaloir de mon autorité de président pour faire en sorte que nous n’employions plus jamais ces méthodes », dit-il.
Le rapport retrace l’histoire du programme « Rendition, Detention and Interrogation » (« Extradition, détention et interrogatoires ») autorisé par George W. Bush en plein traumatisme provoqué par le 11-Septembre et mis en oeuvre entre 2002 et 2006.
« C’est précisément dans ces périodes de crise nationale que notre gouvernement doit être guidé par les leçons de notre histoire et soumettre des décisions à des examens internes et externes. Au contraire, des membres de la CIA, aidés par deux sous-traitants extérieurs, ont décidé de lancer un programme de détention secrète illimitée et de recourir à des techniques d’interrogatoire brutales en violation de la loi américaine, des obligations des traités et de nos valeurs », écrit la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission sénatoriale, dans son avant-propos.
DISSIMULATION
La commission, qui a examiné 6,3 millions de pages de documents, assure que la CIA n’aurait jamais informé pleinement Bush et ses conseillers des techniques d’interrogatoire utilisées dans ses installations et prisons secrètes situées dans plusieurs pays dont l’Afghanistan, la Pologne et la Roumanie.
Pour la commission, l’agence de Langley aurait menti en affirmant qu’Oussama ben Laden avait été en partie localisé au Pakistan grâce à des informations recueillies dans le cadre de ce programme.
Au contraire, dans bien des cas, ces interrogatoires poussés ont produit de faux renseignements, fabriqués par les détenus, affirme le rapport qui cite notamment une information erronée au sujet d’une prétendue campagne de recrutement menée par Al Qaïda auprès de la communauté afro-américaine.
Parmi les exemples spécifiques de brutalités commises par les agents de la CIA, le rapport décrit la mort par hypothermie en novembre 2002 d’un détenu enchaîné au sol d’une des prisons secrètes de la CIA. Il est également fait état de détenus privés de sommeil pendant 180 heures d’affilée, les mains enchaînées au-dessus de la tête.
Un des centres secrets de la CIA, dont la localisation n’est pas spécifiée, est décrit comme un « donjon » où les détenus étaient confinés dans une obscurité totale dans des cellules isolées, constamment enchaînés et exposées à de la musique ou à des sons à très fort volume.
Le rapport explique également comment Abou Zoubaïdah, considéré comme un cadre d’Al Qaïda, a subi à 83 reprises un simulacre de noyade (le « waterboarding ») et comment, à une occasion, « il a totalement cessé de réagir tandis que des bulles sortaient de sa bouche ».
Le directeur de la CIA, John Brennan, a reconnu que le programme avait « connu des problèmes » et que l’agence avait « commis des erreurs ». Mais la CIA maintient que des informations obtenues par ce biais ont permis de faire « progresser la connaissance stratégique et tactique de l’ennemi d’une manière qui continue aujourd’hui encore d’alimenter les opérations du contre-terrorisme ».
VIGILANCE RÉHAUSSÉE
Un rapporteur des Nations unies pour les questions relatives aux droits de l’homme et à l’anti-terrorisme a estimé que ce programme relevait « d’une politique claire orchestrée au plus haut niveau de l’administration Bush » et a demandé l’ouverture de poursuites judiciaires contre ceux qui ont autorisé ou conduit ces pratiques.
Pour le directeur de l’organisation Human Rights Watch, l’absence de poursuites contre les responsables ferait de la torture « une option politique pour les futurs présidents » américains.
Cette perspective ne semble toutefois Parmi les exemples spécifiques de brutalités commises par les agents de la CIA, le rapport décrit la mort par hypothermie en novembre 2002 d’un détenu enchaîné au sol d’une des prisons secrètes de la CIA. Il est également fait état de détenus privés de sommeil pendant 180 heures d’affilée, les mains enchaînées au-dessus de la tête.
Un des centres secrets de la CIA, dont la localisation n’est pas spécifiée, est décrit comme un « donjon » où les détenus étaient confinés dans une obscurité totale dans des cellules isolées, constamment enchaînés et exposées à de la musique ou à des sons à très fort volume.
Le rapport explique également comment Abou Zoubaïdah, considéré comme un cadre d’Al Qaïda, a subi à 83 reprises un simulacre de noyade (le « waterboarding ») et comment, à une occasion, « il a totalement cessé de réagir tandis que des bulles sortaient de sa bouche ».
Le directeur de la CIA, John Brennan, a reconnu que le programme avait « connu des problèmes » et que l’agence avait « commis des erreurs ». Mais la CIA maintient que des informations obtenues par ce biais ont permis de faire « progresser la connaissance stratégique et tactique de l’ennemi d’une manière qui continue aujourd’hui encore d’alimenter les opérations du contre-terrorisme ».
VIGILANCE RÉHAUSSÉE
Un rapporteur des Nations unies pour les questions relatives aux droits de l’homme et à l’anti-terrorisme a estimé que ce programme relevait « d’une politique claire orchestrée au plus haut niveau de l’administration Bush » et a demandé l’ouverture de poursuites judiciaires contre ceux qui ont autorisé ou conduit ces pratiques.
Pour le directeur de l’organisation Human Rights Watch, l’absence de poursuites contre les responsables ferait de la torture « une option politique pour les futurs présidents » américains.
Cette perspective ne semble toutefois Parmi les exemples spécifiques de brutalités commises par les agents de la CIA, le rapport décrit la mort par hypothermie en novembre 2002 d’un détenu enchaîné au sol d’une des prisons secrètes de la CIA. Il est également fait état de détenus privés de sommeil pendant 180 heures d’affilée, les mains enchaînées au-dessus de la tête.
Un des centres secrets de la CIA, dont la localisation n’est pas spécifiée, est décrit comme un « donjon » où les détenus étaient confinés dans une obscurité totale dans des cellules isolées, constamment enchaînés et exposées à de la musique ou à des sons à très fort volume.
Le rapport explique également comment Abou Zoubaïdah, considéré comme un cadre d’Al Qaïda, a subi à 83 reprises un simulacre de noyade (le « waterboarding ») et comment, à une occasion, « il a totalement cessé de réagir tandis que des bulles sortaient de sa bouche ».
Le directeur de la CIA, John Brennan, a reconnu que le programme avait « connu des problèmes » et que l’agence avait « commis des erreurs ». Mais la CIA maintient que des informations obtenues par ce biais ont permis de faire « progresser la connaissance stratégique et tactique de l’ennemi d’une manière qui continue aujourd’hui encore d’alimenter les opérations du contre-terrorisme ».
VIGILANCE RÉHAUSSÉE
Un rapporteur des Nations unies pour les questions relatives aux droits de l’homme et à l’anti-terrorisme a estimé que ce programme relevait « d’une politique claire orchestrée au plus haut niveau de l’administration Bush » et a demandé l’ouverture de poursuites judiciaires contre ceux qui ont autorisé ou conduit ces pratiques.
Pour le directeur de l’organisation Human Rights Watch, l’absence de poursuites contre les responsables ferait de la torture « une option politique pour les futurs présidents » américains.
Cette perspective ne semble toutefois pas d’actualité comme l’a indiqué un responsable du département de la Justice. L’administration américaine semble encline à suivre le conseil dispensé par Barack Obama de « laisser ces techniques là où elles doivent être -dans le passé ».
Craignant les répercussions de la publication de ce rapport, les autorités américaines ont pris des mesures de précaution pour assurer la sécurité de leurs installations.
Les agences de renseignement ont diffusé lundi un bulletin confidentiel de mise en garde, a-t-on appris auprès d’un haut responsable du renseignement. Le Pentagone a également donné des consignes de sécurité renforcée pour les soldats en poste à l’étranger.
Les sénateurs républicains Marco Rubio et Jim Risch ont estimé pour leur part que cette publication était « imprudente et irresponsable ».
« Nous craignons que cette diffusion ne mette en danger la vie d’Américains à l’étranger, qu’elle ne compromette nos relations avec des partenaires étrangers, qu’elle n’encourage potentiellement des actes de violences, qu’elle ne crée des difficultés politiques pour nos alliés et qu’elle soit utilisée à des fins de recrutement par nos ennemis », écrivent-ils dans un communiqué.
Les quelque 525 pages déclassifiées et diffusées mardi ne sont qu’une partie du rapport intégral de 6.700 pages remis à la Maison blanche, à la CIA, à plusieurs départements de l’administration fédérale (Justice, Défense et département d’Etat) ainsi qu’aux services du Directeur du renseignement national (DNI) qui supervise les différentes agences américaines.
(avec Jeff Mason, Roberta Rampton, Steve Holland et David Alexander; Marc Angrand et Henri-Pierre André pour le service français).
Reuters
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