Selon le SNUipp, principal syndicat du premier degré, seuls 22 % des enseignants estiment que le passage à la semaine des quatre jours et demi a amélioré les conditions d’apprentissage.
FRANK PERRY / AFP Enseignants et syndicats critiquent la réforme des rythmes scolaires testée depuis la rentrée 2013 dans plusieurs écoles, qui marque le retour de la semaine de 4,5 jours. FRANK PERRY / AFP Enseignants et syndicats critiquent la réforme des rythmes scolaires testée depuis la rentrée 2013 dans plusieurs écoles, qui marque le retour de la semaine de 4,5 jours. Six mois après la mise en application des nouveaux rythmes scolaires dans environ 20 % des écoles primaires, les professeurs expriment une nette insatisfaction à l’égard de cette réforme, qui a été largement contestée et doit être généralisée à la rentrée prochaine.
C’est la conclusion d’une enquête réalisée en ligne, entre le 20 janvier et le 10 février, par le SNUipp auprès de plus 3500 enseignants déjà passés à la semaine des quatre jours et demi.
« Les élèves ne sont plus disponibles pour les apprentissages le vendredi » Seuls 22 % des professeurs interrogés considèrent que cette réforme, censée concourir à une plus grande réussite des élèves, a apporté une amélioration des conditions d’apprentissage. De même, à peine plus d’un quart des sondés estiment que l’organisation de tous les domaines d’enseignement dans la journée et la semaine est plus satisfaisante.
« Les journées devaient être plus courtes et permettre aux élèves de découvrir de nouvelles activités », commente un enseignant de Grenoble. « Il n’en est rien. Les semaines sont surchargées, interminables et les élèves ne sont plus disponibles pour les apprentissages le vendredi », observe-t-il.
Une dégradation des conditions de travail Tenus de venir une demi-journée de plus à l’école, le mercredi matin, moyennant un allègement de leurs horaires les autres jours de la semaine (suivant des modalités différentes d’une commune à l’autre), les enseignants eux-mêmes sont 75 % à déclarer que leurs conditions de travail se sont dégradées.
« La profession, fortement féminisée (90 %), ressent aussi les impacts de la réforme sur ses conditions de vie personnelle?: temps de travail augmenté, coût supplémentaire en frais de garde d’enfants », note le syndicat. De l’avis de son secrétaire général, Sébastien Sihr, cette réforme joue « presque comme un levier de découragement ». « Elle fait ressortir un malaise latent », dit-il, en évoquant « un déclassement salarial » des professeurs des écoles.
5,6 % des communes dans une posture d’opposition Alors que se prépare la généralisation de la réforme des rythmes scolaires, à la rentrée prochaine, le SNUipp réclame notamment une plus large prise en compte du point de vue des conseils d’école, qui selon lui devraient pouvoir, sur la base de dérogations, expérimenter d’autres organisations de la semaine (par exemple, cinq matinées et trois après-midi d’école).
Selon le ministère de l’éducation, 88 % des quelque 19 000 communes devant passer aux nouveaux rythmes à la rentrée prochaine se déclarent prêtes et ont communiqué leur projet d’organisation. Cependant, 6 % rencontrent des difficultés réelles et 5,6 % ont refusé par principe de le faire. DENIS PEIRON
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