Selon les données de l’Insee, les prélèvements obligatoires ont bondi en France de 42,6 % à 44,7 % du PIB entre 2011 et 2013.
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Le sentiment de «colère» des Français, reconnu par Manuel Valls, s’appuie sur une réalité très concrète. La France se classe en effet au deuxième rang des pays de l’OCDE où la pression fiscale est la plus forte en 2013, avec un rapport entre les recettes fiscales et le PIB (c’est-à-dire le taux de prélèvements obligatoires), loin devant l’Allemagne. Seul le Danemark taxe davantage ses concitoyens. «Des niveaux très élevés» de prélèvements qui posent la question de leur «efficacité» sur l’économie, pointe l’organisation internationale.
Selon les données de l’Insee, les prélèvements obligatoires ont bondi en France de 42,6 % à 44,7 % du PIB entre 2011 et 2013. Ce niveau est resté stable en 2014 et ne doit pas baisser cette année, malgré un geste de 3,2 milliards en deux ans pour les ménages modestes et moyens et un allégement supplémentaire de 12 milliards cette année pour les entreprises. Mais certaines mesures vont alourdir la facture. Il s’agit notamment de la hausse de 2 centimes de la taxation sur le gazole, décidée fin 2014, et qui se superpose à la «taxe carbone» qui doit rapporter au total 2,5 milliards en 2015 et 4 en 2016.
Les entreprises vont bénéficier d’une réduction massive de 41 milliards entre 2014 et 2017
Autres coupables, le «dynamisme» anticipé de la fiscalité locale, ainsi que la hausse de la contribution au service public de l’électricité et des cotisations retraites. À cela s’ajoute une série de petites taxes surprises sortie du chapeau fin 2014, comme la possibilité donnée aux municipalités situées en «zone tendue» de relever la taxe d’habitation de 20 % sur les résidences secondaires, la création d’une taxe sur les surfaces de stationnement en Ile-de-France ou la hausse de la taxe sur les surfaces commerciales pour la grande distribution.
Pour l’heure, la France prévoit que la pression fiscale ne doit que légèrement baisser en 2016, à 44,5 %, avant de stagner. Certes, les entreprises vont bénéficier d’une réduction massive de 41 milliards entre 2014 et 2017. Mais, selon les calculs du Medef, les prélèvements sur les entreprises ne feront que revenir à leur niveau de 2010 à l’issue de cette période. Et encore, si on ne leur impose pas de petites taxes d’ici là.
S’agissant de la baisse d’impôt sur le revenu, elles ne bénéficieront pas à tout le monde cette année, parmi les 17 millions de ménages qui vont l’acquitter (soit moins de la moitié). En clair, il n’y aura pas de retour en arrière pour les Français (les 20 % les plus aisés) qui ont absorbé l’immense majorité des hausses en 2013 et 2014.
source : lefigaro.fr
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