L’objectif de cette réforme est de parvenir à «l’excellence pour tous». Mais confondre égalité des chances par la valorisation du mérite et même cursus pour tous est un non-sens.
Les documents dont on a pu prendre connaissance ces derniers jours concernant la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016 peuvent prêter à sourire sinon à rire, comme c’est hélas le cas depuis des années en raison de la manière absconse, prétentieuse et pour tout dire ridicule dont ils sont rédigés. C’est en particulier le cas des «nouveaux programmes», dans lesquels on retrouve tout un charabia désormais typique de l’administration de l’Éducation nationale et des experts en pédagogie qui l’accompagnent.
Il n’y a pourtant là rien de drôle. La question est en effet trop importante et l’heure trop grave pour se laisser ainsi aller à prendre à la légère cette énième «réforme» ministérielle qui ambitionne de mettre en place un collège qui, selon les mots mêmes de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem «permettra à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir en donnant plus de confiance aux enseignants, plus de liberté pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves».
Cette volonté ministérielle de réformer, une fois de plus, un collège qui demeure le point noir du système éducatif français n’est pas critiquable en soi. Les enquêtes Pisa et Cedre, citées d’ailleurs par le ministère à l’appui de sa réforme, montrent en effet combien le niveau des collégiens français a baissé à la fois par rapport à leurs prédécesseurs et par rapport au niveau moyen de ceux de l’OCDE, que ce soit en français, en mathématiques ou en histoire-géographie. L’urgence est donc bel et bien là. La réforme est indispensable.
Le problème vient de ce que les orientations qui viennent d’être annoncées ont toutes les chances d’aggraver encore (…) Lire la suite sur Slate.fr
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