Finies les longues heures d’attente devant la préfecture pour enregistrer sa demande d’asile. Loin derrière les deux années de patience avant de se voir délivrer le précieux titre de réfugié. Les 600 Syriens et Irakiens fraîchement arrivés en France depuis Munich (Allemagne), obtiendront en deux semaines leur titre de séjour valable dix ans.
our faire face à la crise des migrants des dernières semaines, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a mis en place une procédure d’urgence exceptionnelle. Une sorte de « répétition générale » avant l’arrivée massive sur deux ans de 24.000 demandeurs d’asile promis par François Hollande, auxquels s’ajoutent 9.000 personnes que la France s’était engagée à recevoir en juillet dernier auprès de la commission européenne.
Une fois leur statut de réfugié délivré, ils devraient rejoindre un hébergement plus pérenne. – W.M. Dispositif sans doute suspendu
Il y a dix jours, des officiers de protection de l’OFPRA s’étaient rendus à Munich pour réorienter un millier de réfugiés vers les frontières françaises. « Le dispositif va être suspendu dans les jours à venir car l’Allemagne a rétabli les contrôles à la frontière. On pourra y revenir plus tard », explique à 20 Minutes Pascal Brice, le directeur de l’OFPRA. En tout, une quarantaine d’agents de l’office travaillent sur la régularisation de ces 600 Syriens et Irakiens.
Un premier entretien visant à vérifier l’identité des demandeurs d’asile a été réalisé à Munich. Puis un second sur le lieu d’hébergement où l’état civil des réfugiés est définitivement acté. La procédure d’urgence permet-elle d’enquêter précisément sur le passé des réfugiés ? « Nos officiers de protection sont sans doute les meilleurs experts de la situation et du pays. Même meilleurs que les diplomates », soutient Pascal Brice, lui-même ancien conseiller des affaires étrangères.
Des cours de Français sont dispensés aux réfugiés. – W.M. « Ils veulent cesser de survivre »
Sur l’île de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), 98 demandeurs d’asile sont hébergés depuis jeudi dernier. Outre les démarches administratives, des cours d’initiation au Français sont proposés aux migrants. Des jouets sont mis à disposition des enfants et les adultes peuvent faire une partie de tennis ou emprunter des vélos. « On leur explique aussi comment bouger sur Paris ou s’orienter dans les transports », raconte un employé de la base de loisirs.
Les autorités préfectorales tablent sur une durée de 6 à 8 semaines d’attente avant de leur trouver des logements plus pérennes. « Si on pouvait rester ensemble dans le même bâtiment, ce serait mieux. On se sentirait moins perdu. Et de préférence à Paris ou dans la région », explique un demandeur d’asile. Une interprète bénévole du Secours catholique conclut : « Ce qu’ils veulent en premier, ce sont les papiers. Ensuite le logement. Enfin le travail. Ils veulent surtout vivre. Et cesser de survivre. »
source : 20minutes.fr
0 commentaires