Le tabou est encore si fort qu’il a préféré ne pas être filmé. Dominique, (nom d’emprunt, ndlr) un agriculteur a essayé de se suicider il y a de ça un an. « Ça m’a pris à minuit, et puis c’est à deux heures du matin que j’ai fait ça. J’avais pris la voiture avant, j’ai tourné pendant une heure pour m’enlever ça de la tête mais j’avais ça dans la tête. J’ai pris mon fusil et je me suis tiré dessus. C’était au niveau du cœur, mais je me suis raté complètement », raconte-t-il.
Une spirale d’échec La chute des cours, les normes de mondialisation, la suppression des aides ont emmené Dominique dans la spirale du surendettement. En trois ans, ses revenus ont baissé de moitié malgré 15 heures de travail quotidien. Un sentiment d’échec insupportable quand les terres et le troupeau sont l’héritage familial. Alors il ne pense qu’à une solution pour mettre fin aux dettes, une solution irréparable. Aujourd’hui, il accepte de témoigner pour tous ceux qui, seuls dans leur exploitation, se sentent humiliés et désemparés, et n’osent pas demander de l’aide.

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