École : nos enfants en danger

12 Oct 2015 | Non classé | 0 commentaires

Extrait de l’Édition du 12 octobre 2015
Réinfo, journal d’information bimensuel du Parti de la France

Nous nous faisions l’écho la semaine dernière du chiffre alarmant des jeunes lycéens ne sachant ni lire ni écrire correctement. L’actualité, la manifestation des enseignants, ce samedi 10 octobre, contre la réforme du collège, et la parution du dernier numéro des Enquêtes du Contribuable, intitulé « École : nos enfants en péril », nous permettent d’y revenir.
Dans son éditorial, Jean-Baptiste Léon, rédacteur en chef des enquêtes du Contribuable, rappelle que « l’Éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants ». Ce constat est celui qu’a déjà fait la Cour des comptes dans son rapport de mai 2013 sur la gestion des enseignants par le ministère de l’Éducation.
Quelques repères : un élève, ou un étudiant, coûte 2 200 euros par an à chaque Français.
Pour les seules rémunérations des plus de 830 000 enseignants du public et du privé sous contrat que compte notre pays, la France a dépensé 49,9 milliards d’euros en 2011, soit pas moins de 17 % du budget général de l’État.
Depuis 25 ans, les dépenses d’éducation n’ont cessé de croître, tandis que le nombre d’élèves, lui, diminue (de 43 par classe dans le primaire dans les années 1960, il est descendu à 23 élèves aujourd’hui), et que le niveau s’effondre. La France ne cesse de chuter dans les classements internationaux.

Il n’y a pas que sur le plan comptable que le bât blesse, on ne le sait que trop. Et c’est logique, si l’on peut dire, puisque l’école n’a plus vocation à transmettre des connaissances, mais entend produire de « bons citoyens ». Ce programme de rééducation par l’école se traduit par l’abandon méthodique de matières et d’un savoir-faire éprouvés par des générations de maîtres. Le formatage des esprits altère la capacité de raisonnement et conduit à la perte du sens critique. Le Léviathan façonne des « sujets » dont il entend qu’ils lui soient soumis.
Il y a peu, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, proclamait, je cite : « Résister, apaiser, unir, fabriquer du commun, opposer les valeurs de la République à la division, c’est la mission de l’École ! ». Son prédécesseur, Vincent Peillon, était plus transparent encore dans son livre intitulé « La Révolution française n’est pas terminée » paru aux Éditions du Seuil en 2008. Il y appelait l’école, « nouvelle Église », à opérer « ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen. » Rien de moins…
Deux ministres, un même discours incantatoire dans la veine des idéologues et autres super-pédagogues qui, depuis le Plan Langevin-Wallon de 1947 (et sous la Ille République, déjà…), ont fait de l’école le champ de leurs expérimentations collectivistes et l’ont transformée en fabrique d’illettrés pour le mieux, en fabrique de crétins pour le pire.

Hauts-fonctionnaires inamovibles, syndicats corporatistes, pédagogues en délire : le ministère de l’Éducation leur appartient et tous sont d’accord pour baisser les exigences de qualité, devant l’impossibilité pour eux d’élever le niveau. Il y a très peu de chances que cela change : les 157 hauts-fonctionnaires de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale, l’IGEN, chargés d’évaluer les politiques menées par tous les ministres, survivent à tous les changements de gouvernements.
De 46 000 à 67 200 €, ces fonctionnaires sont parmi les mieux payés de la République… et leur recrutement est le plus politique aussi. Si le concours interne est réputé difficile, les politiciens sont généreux avec le tour externe, qui permet d’y nommer les copains, même s’ils ne connaissent rien au Mammouth.
Ainsi en 2011, la Cour des Comptes avait interpellé le Premier Ministre François Fillon sur les nominations de l’ancien maire socialiste de Tours, Jean Germain — nommé à l’IGEN en 1993 — et de l’ancien ministre du Tourisme sous Chirac, Léon Bertrand — nommé à l’IGEN en 2008. En effet, la Cour de comptes s’étonnait de les voir percevoir des salaires de l’éducation nationale, alors que, je cite « il n’a été possible de retrouver que des traces minimes attestant de leur activité effective au sein de l’IGEN ».

Si l’éducation nationale est irréformable en l’état, c’est bien parce qu’elle sert de vache à lait pour les politiciens, les syndicalistes et autres parasites de leur république. Les syndicats, par exemple, bénéficient de temps libre pour les profs syndicalistes, ce qui coûte 82 millions au budget du ministère. La FSU, à elle seule, a bénéficié de 817 postes de syndicalistes à temps plein pour la seule année 2012-2013. Et ce sont ces mêmes syndicats qui ont essayé, ce samedi, d’entraîner les parents dans leur manifestation sous les revendications alléchantes, il est vrai, de défendre le latin, le grec ou l’allemand au collège…

Réforme du collège, théorie du genre, sacrifice du latin et du grec… Un mal pour un bien, peut-être ? Face à la débandade éducative, les familles reprennent en main l’instruction de leurs enfants, le soir à la maison. Certaines même, de plus en plus nombreuses, se lancent dans la création d’établissements indépendants. Le contribuable y trouve son compte : ces écoles privées hors contrat ne lui coûtent rien.

Faudra-t-il, pour reconstruire la France, doubler tous les services de l’État ? Faudra-t-il créer des zones communautaires où les Français désireux de vivre selon leurs traditions, leurs lois, leurs coutumes devront se regrouper ?
À n’en pas douter, voilà l’indéniable réussite de nos politiciens, depuis cinquante ans…
 

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