Le sort de Salah Abdeslam ne sera pas celui de Mohammed Merah

20 Mar 2016 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Arrêté vendredi par la police belge, le terroriste a été pris vivant et traîné sous les caméras vers son destin pénitentiaire. Espérons-le long et définitif.

Mohammed Merah n’a pas eu cette chance. Assiégé dans un appartement de Toulouse durant de longues heures, il a fini par se jeter du balcon dans le vide. Il n’a pas atteint le sol vivant, touché de plusieurs balles de tireurs d’élite. L’homme n’avait aucune chance ; le tueur a reçu le salaire immanent de ses crimes, le fou d’Allah est parti vérifier si, au lieu de vierges prévues en récompense de son sacrifice, ce n’est pas plutôt l’enfer – choisi par ceux qui persistent jusqu’au bout à refuser la miséricorde de Dieu – qui l’attend pour l’éternité.

Nombreux sont les terroristes « neutralisés » plutôt morts que vifs, et cela n’est pas sans poser quelques questions. Dans le cas de Merah, si on écarte la tension accumulée durant des heures par la police et l’impossibilité de savoir si l’homme était toujours armé, était-il indispensable de le tuer ? Dans le cas des frères Kouachi ou de Coulibaly, la sécurité des personnes et des policiers rendait-elle nécessaire qu’ils fussent abattus ? Peut-être. Ce n’est pas à votre serviteur d’en juger à la place de ceux qui ont risqué leur vie pour mettre ces barbares hors d’état de nuire.
Reconnaissons, cependant, que cette justice expéditive, et pourquoi pas méritée, présente l’avantage majeur de mettre fin aux inévitables questions relatives à la manière dont ces fous ont été suivis, parfois perdus de vue, souvent laissés dans la nature. Aux défaillances de nos services de sécurité et, au-delà de ces défaillances, au cruel manque de moyens dont dispose notre police pour traquer les milliers de loups islamistes qui prolifèrent dans nos banlieues. La mort éteint l’action publique. Pas d’interrogatoire, pas de procès…

Abdeslam, lui, sera interrogé par la police et par la justice. Il devra répondre de ses actes. Il comparaîtra devant une cour d’assises qui, à n’en pas douter, le condamnera à la perpétuité assortie de la peine de sûreté la plus longue possible. Et, jeune fou d’Allah désireux de détruire notre civilisation, il bénéficiera de ce qu’elle a inventé de plus civilisé : la présomption d’innocence, le droit d’être défendu tout au long de son procès, la distinction entre l’homme et ses actes. Il échappera à une peine capitale infligée sans état d’âme à ses victimes. Il n’est pas certain, hélas, qu’il y soit sensible. Intellectuellement, psychologiquement, idéologiquement, il est sans doute imperméable à ces notions, inconnues de contrées où le sabre vengeur tient lieu tout à la fois de balance et de glaive.

Reste à espérer qu’il parlera, et donnera à nos services les éléments nécessaires à la traque de ses complices. Là encore, il ne craint ni la torture ni les mauvais traitements. On peut le déplorer en adoptant un strict point de vue utilitariste – éternel débat ! Nous devons peut-être aussi nous enorgueillir d’être capables de traiter avec humanité ceux qui nient cette même humanité.

Mais que la justice passe ! Et, en l’espèce, la justice exige un châtiment définitif. Puisque la guillotine est passée de mode, qu’Abdeslam passe le reste de sa vie derrière les barreaux, sans aucun espoir d’en sortir. Nous en avons les moyens. Reste la volonté.

François Teutsch

Source : http://www.bvoltaire.fr

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