Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé jeudi qu’environ 800.000 migrants attendaient de pouvoir passer en Europe depuis la Libye.
Interrogé sur la radio française Europe 1, il a d’abord évalué le nombre de migrants concentrés en Libye à des « centaines de milliers ». Au journaliste qui avançait une estimation de 800.000 personnes, le ministre a ensuite répondu qu’il s’agissait d’un « chiffre à peu près convenable ».
« Il faut éviter que le trafic de migrants ne renforce Daech (acronyme en arabe du groupe État islamique) par des ressources financières supplémentaires qui lui seraient allouées », a-t-il insisté.
Pour ce faire, les Européens demandent la mise en place au plus vite d’un gouvernement d’union nationale qui puisse autoriser les bateaux de l’Union européenne (opération Sophia) à traquer les passeurs jusque sur les côtes libyennes.
L’opération Sophia, lancée en juin 2015 et à laquelle contribuent 22 pays de l’UE, ne peut pour l’heure arraisonner, fouiller et saisir les bateaux de migrants que dans les eaux internationales, loin des bases de passeurs.
« L’urgence des urgence en Libye, c’est la mise en oeuvre d’un gouvernement d’union nationale », a martelé Jean-Yves Le Drian.
« Nous en sommes proches mais il faut que l’ensemble des acteurs qui ont de l’influence (dans la région) puissent agir pour que ce gouvernement soit reconnu », a-t-il ajouté, dans une allusion notamment à l?Égypte, au Qatar et à la Turquie.
Ce gouvernement, une fois en place, devra « dire comment il va agir et ce qu’il demande à la communauté internationale pour enrayer trois dangers majeurs en Libye: Daech qui a aujourd’hui 4.000 à 5.000 combattants (dans ce pays), les trafics de migrants (..) et d’armes », a-t-il poursuivi.
L’entrée en fonctions d’un gouvernement d’union libyen a été récemment proclamée par le conseil présidentiel, un organe composé de membres de factions rivales libyennes et mis en place par un accord interlibyen négocié sous l’égide de l’ONU.
Il est supposé remplacer les deux autres gouvernements qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli –soutenu par une coalition de milices– et l’autre à Tobrouk (est), soutenu par le Parlement élu.
Mais ces autorités rivales ont rejeté tour à tour le gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, dont certains membres –dont M. Sarraj lui-même– se trouvent hors de Libye, en Tunisie ou au Maroc.
source : afp
0 commentaires