Si l’on peut considérer que le racisme est l’une des choses les plus abjectes qui soient, on devrait en toute logique applaudir à tout rompre les campagnes ayant pour dessein d’éradiquer le fléau. Depuis peu, les chaînes de télévision françaises font tourner en boucle des clips alarmistes et, pourtant, on se trouve en peine de valider les scénarios peu connectés avec le réel.
Sans que cela ne surprenne, les chevaliers de la cause universaliste ont omis le racisme qui touche les Blancs, les white, les blancos, les babtous, comme si celui-ci n’existait pas, alors qu’il est probablement le seul en recrudescence dans nos pays où il ne fait parfois pas bon d’être, selon l’expression consacrée, « de souche ». La preuve par cette histoire tirée de faits réels, se déroulant en Belgique, mais qui aurait fort bien pu avoir lieu en France ou ailleurs dans l’Europe des Lumières.
Stéphanie – appelons-la comme cela – arbore la trentaine rayonnante. Élancée, le cheveu brun tombant dans le milieu du dos, sourire éclatant, jamais provocatrice dans sa manière de s’habiller, parlant un français impeccable pour l’époque, mannequin à ses heures, et donc blanche de peau, la jeune femme postule dans différentes entreprises de la région.
Elle envoie un, deux, trois, des dizaines de curriculum vitae accompagnés de lettres de motivation, souvent, comme c’est le cas pour le commun des mortels, sans réponse probante, jusqu’au jour où elle parvient à décrocher un entretien, se déroulant, de l’avis unanime, au-delà des espérances. En d’autres termes, elle convenait pour le poste.
Quelques jours plus tard, pourtant, Stéphanie reçoit le coup de téléphone douchant ses espoirs : « Nous ne pouvons pas vous engager car votre physique avantageux pourrait vous poser quelques problèmes une fois confrontée au public qui est le nôtre. » Un public, on le devine, multiculturel. Assurément, il ne fait parfois pas bon être de type caucasien, jeune et jolie.
Une autre jeune femme répondant aux mêmes attributs en fit également les frais, sous l’œil, cette fois-ci, d’une caméra cachée. C’était en 2012. Arpentant les rues de Bruxelles, Sofie Peeters connut la désagréable expérience de se faire insulter – « pute », « connasse », etc. -, d’essuyer des remarques sur son physique – « belles fesses » – et de se voir faire des propositions indécentes – « l’hôtel, le lit, direct ».
Le reportage « Femme de la rue », diffusé sur une chaîne flamande, fit grand bruit, mais gêna aux entournures le sérail bien-pensant : c’est que les malotrus pris en flagrant délit de goujaterie n’étaient, dans leur grande majorité, pas vraiment des babtous.
Le racisme contre les personnes ayant le teint hâve, ça commence aussi par des mots.
source Citoyens et Français
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