C’est ce que l’on pourrait se demander en analysant certains chiffres fournis par le ministère de l’intérieur autrichien et en s’intéressant à la notion même de vote par correspondance propre à l’Autriche. C’est l’analyse très intéressante faite par Droite Nationale sur son compte Twitter qui laisse penser que cette action a pu peser sur le résultat final, d’autant plus que l’écart est extrêmement serré.
Tout d’abord, il est constaté qu’il y aurait eu un fort sursaut de participation entre les deux tours mais uniquement par le biais des votes par correspondance. En effet, entre les deux tours, le nombre de votes postaux a augmenté de 211 336 tandis que les votes non postaux ont baissé de 12 564. Ce premier constat est plutôt surprenant dans un contexte de forte mobilisation médiatique face au « péril brun« . A titre de comparaison, en France en PACA en 2015, l’abstention est passée de 48% à 39% entre les deux tours entrainant une augmentation importante du nombre de votants (+ 184 831) pour un nombre de votants de 1 959 632.
L’autre sujet d’inquiétude est la notion même de vote par correspondance. C’est le parti conservateur (ÖVP), plutôt populaire chez les personnes âgées, qui a porté cette réforme en 2007. Pour cela, il a fallu modifier la Constitution autrichienne. En effet, le conseil constitutionnel avait affirmé que cette réforme violerait la Constitution qui stipulait notamment que le vote devait être secret. Il est donc possible d’en conclure que le vote par correspondance ainsi institué ne respecte pas le secret du vote.
Enfin, lorsque l’on constate que la part du vote des expatriés ne représentent seulement que 5% du total des votes par correspondance, il est assez facile d’en conclure que cette augmentation du nombre de vote par correspondance concerne essentiellement ceux pour qui cette réforme a été instaurée, à savoir les personnes âgées. Chacun pourra en tirer ses propres conclusions mais espérons que des analystes autrichiens nous en diront plus…
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