Charles Wyplosz, professeur d’Economie internationale à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, est directeur du Centre international d’études monétaires et bancaires.
Le verdict du référendum est une très mauvaise nouvelle pour le Royaume-Uni et une menace potentiellement létale pour l’UE. Ce qui se passe après est aussi important que ce qui s’est passé avant.
L’adhésion du Royaume-Uni était basée sur une ambiguïté. Le Royaume-Uni voulait le marché commun et seulement le marché commun. Pendant plus de quarante ans, on a vécu avec cette ambigüité. Le Royaume-Uni a eu droit à de nombreuses exemptions et à un rabais, mais la machinerie intégrationniste a continué à tourner en cherchant, et parfois en réussissant, à forcer la main des Britanniques. Le Brexit en est en partie le résultat. Il serait dangereux d’ignorer que son adhésion a entrainé celle des pays Nordiques qui, comme plusieurs pays de l’Est, partagent plus la vision britannique que celle de la France ou celle de l’Allemagne. Penser que le Brexit est une preuve de l’insularité proverbiale de la perfide Albion est une grossière erreur. Il y a bien un désaccord latent sur la nature de l’Union et ce désaccord peut conduire à d’autres départs.
L’autre raison du Brexit est le problème de l’immigration. Sur cette question, la situation ne diffère d’un pays à l’autre. Partout les classes moyennes ont de bonnes raisons de se sentir menacées, elles qui ont déjà payé un lourd tribu à la mondialisation. Le nationalisme revient au galop parce qu’il rime avec protectionnisme. On peut le déplorer, et j’en suis meurtri, (…) Lire la suite sur Figaro.fr
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