Pour Donald Trump, la lutte contre le terrorisme passe par le contrôle de l’immigration

16 Août 2016 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Le candidat républicain a présenté lundi son programme de politique étrangère, tout entier tourné vers l’élimination de l’Etat islamique.

Donald Trump a beaucoup d’adversaires, mais il n’a finalement qu’un ennemi, le «terrorisme islamiste radical». L’organisation de l’Etat islamique (EI) figure en tête de ses cibles, qui comprennent aussi l’Iran, «premier sponsor» de ce fléau selon lui, al-Qaida, qu’il entend «décimer», le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien -sans compter toutes les régions du monde infectée par le mal ou complaisantes avec ses auteurs. 

Lors d’un discours lundi dans l’Ohio, le candidat républicain, malmené par des semaines de polémiques plus ou moins vaines, a retrouvé le sérieux que les américains attendent généralement des présidentiables pour définir les axes de ce qui sera sa politique étrangère s’il est élu le 8 novembre prochain. 

Le fin du « nation building »

Fini le «nation building», cette entreprise titanesque tentée en Afghanistan et en Irak, qui vise à doter des pays sortis du chaos ou libérés de la tyrannie d’institutions démocratiques. «L’interventionnisme et le changement de régime se sont révélés des échecs stratégiques, estime-t-il. Il est temps de changer d’approche». 

our Trump, tous les efforts doivent désormais être concentrés vers un seul objectif, l’élimination de Daech, de ses suppôts et de son idéologie. Cela passe par deux axes principaux: une redéfinition des alliances et un durcissement sans précédent de la politique migratoire. 

«Tout pays qui partage notre but sera notre allié, prévient le candidat. On ne peut pas toujours choisir ses amis, mais on ne doit jamais manquer de reconnaître ses ennemis». Mentionnés comme faisant partie du bon camp: le roi Abdallah de Jordanie, le maréchal Sissi en Egypte et Vladimir Poutine en Russie, avec lequel «nous pouvons trouver un terrain d’entente pour combattre l’EI. Ne serait-ce pas une bonne chose?», dit-il. 

lus inattendu, compte tenu de sa récente mise en cause de son utilité, l’Alliance atlantique est aussi cooptée dans cet axe du bien: «Depuis mes commentaires (sic), l’Otan a créé une division pour lutter contre le terrorisme, ce qui est une très bonne chose, vraiment très bien», applaudit Trump. 

«Nous serons durs, et même extrêmes»

Mais la marque de son plan tient à «la mise en place immédiate d’une nouvelle politique d’immigration». «Notre pays a assez de problèmes, nous n’avons pas besoin d’en accueillir d’autres», explique Trump, ajoutant: «Nous serons durs, et même extrêmes». Rappelant que durant la guerre froide, l’octroi de visas était soumis à un «contrôle idéologique», il promet «une enquête ultra poussée» sur les étrangers voulant se rendre aux Etats-Unis. Pour une efficacité maximale, «toute immigration en provenance de pays ou de régions où ces vérifications ne sont pas possibles sera suspendue». La liste risque d’être longue. Un peu plus tôt, le candidat a évoqué la France «où, comme on l’a vu, des populations étrangères ont amené leur antisémitisme avec elles»… 

L’immigration clandestine, qui était jusqu’ici son principal cheval de bataille, a provisoirement disparu de son radar. Trump parle d’une nouvelle politique de visas, ce qui ne veut pas dire qu’il ait renoncé à ériger un mur le long de la frontière avec le Mexique. La guerre qu’il entend mener à l’EI est multiple, «financière, cybernétique et idéologique». Une guerre où il «ne télégraphiera pas (ses) plans à l’ennemi» et fermera «tout accès à Internet» aux prosélytes de Daech. 

En contraste avec sa propre fermeté, Donald Trump n’a pas de mots assez durs pour la politique étrangère de Barack Obama, sa «tournée mondiale d’excuses» en 2009, ses «paroles naïves suivies d’actes encore plus naïfs qui ont directement conduit à l’émergence de l’EI». Sa rivale Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat, est évidemment aussi coupable «d’un mauvais jugement après l’autre». 

Avec ce programme musclé, le candidat républicain espère réorienter la campagne sur des débats de fond et faire oublier de récents faux-pas. Il lui faut maintenant être prêt à défendre ses propositions dans le détail et à lever les contradictions entre son projet de guerre totale et sa critique de l’interventionnisme.
source: le figaro.fr

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