Si la plupart des hauts fonctionnaires sont des gens compétents, certains postes sont attribués par le fait du prince.
En France, préfets, inspecteurs généraux, conseillers d’Etat, inspecteurs des finances sont dans leur majorité dévoués et compétents. Cependant la République n’a pas fait son deuil d’une tradition monarchique : en offrant à des personnes peu ou pas compétentes des postes « à vie » dans la haute fonction publique. Un moyen de remercier pour des services rendus, de s’assurer de la loyauté ou du silence d’un opposant, d’offrir un avenir confortable à un proche.
Arrivés au pouvoir, les locataires de l’Elysée et de Matignon n’hésitent pas à caser des amis à des postes prestigieux et bien rémunérés. Les élus n’ont parfois ni les diplômes ni les compétences requises, mais, par la grâce du pouvoir politique, ils se retrouvent préfet hors cadre, inspecteur général nommé au tour extérieur ou conseiller d’Etat. La Cour des comptes a beau publier des rapports mettant en cause certaines nominations, l’habitude perdure. Tant à gauche qu’à droite, comme le rappelle Stéphane Girard dans l’enquête qu’il a menée pour le magazine « Pièces à conviction ».
Situation délicate Dans certaines administrations, la présence de ces pistonnés pose problème, ainsi que le souligne une ancienne stagiaire au Conseil d’Etat : « Il y a clairement une disparité entre les magistrats de métier et ceux qui sont nommés au tour extérieur. Une différence de productivité, de compétences… » En 2010, un rapport de la Cour des comptes adressé au premier ministre François Fillon dénonçait une situation délicate à l’Inspection générale de l’éducation nationale, corps de hauts fonctionnaires où cinq des douze inspecteurs généraux étaient nommés au tour extérieur : « Certains font preuve d’insuffisances professionnelles telles qu’ils ne sont pas en mesure d’acquérir les compétences nécessaires… »
Pour ne prendre que le cas des préfets, leur nombre ne cesse (…)
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