Dans les prisons françaises, où les tensions atteignent leur paroxysme, la loi du plus fort règne et la radicalisation islamique fait son chemin.
[….] les tensions qui sont en train de transformer la prison en poudrière. Les « petits Blancs » sont devenus une minorité qui se vit dans une relation conflictuelle avec les détenus musulmans, majoritaires. Ils se sentent l’objet d’un racisme inversé, habités par une véritable conscience de l’exil, la certitude d’être déracinés en Ile-de-France. Leurs propos, recueillis par le sociologue, en font foi; il y a une hostilité croissante vis-à-vis de détenus musulmans qui affirment leur identité et dont les « Gaulois » minoritaires supportent mal la culture de banlieue.
[…] Les musulmans forment entre 40% et 60% de la population carcérale (En l’absence de statistiques légales, l’administration pénitentiaire s’appuie sur les inscriptions au ramadan). […]
Parmi les détenus musulmans, pratiquants ou non, c’est la minorité salafiste qui est la plus active, fanatique ou simplement piétiste. Ceux qui ont rompu avec l’ »islam olé olé », comme le précise un détenu qui est revenu à la rigueur archaïque de sa religion. Discussions sur ce qui est halal, apprentissage de l’arabe, prières collectives, imitation de la vie du Prophète; même un nombre croissant de « Gaulois » égarés en quête de sens se convertissent. […]
Cette prison travaillée par une intense ethnicité est en train de devenir une poudrière. Surveillants antillais méprisant les Noirs africains, Noirs et Maghrébins des cités contre « autochtones », mépris interethnique des gardiens; seul l’islam fonctionne, pour beaucoup, comme une solide référence commune, au-delà de la religion. […]
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