Trois hommes à moto ont pris en filature le minibus dans lequel elles se trouvaient pour se rendre au travail avant d’ouvrir le feu, samedi 17 décembre
En Afghanistan, les extrémistes repoussent toujours un peu plus les frontières de l’horreur. Cette fois, ce sont 5 femmes qui ont trouvé la mort, samedi 17 décembre, alors qu’elles se rendaient à l’aéroport de Kandahar dans le sud du pays, afin de commencer leur journée de travail. Il n’en fallait pas plus pour que les talibans, qui déconseillent fortement aux femmes de travailler en dehors de leur foyer respectif, ne décident de passer à l’action en tuant purement et simplement les employées et leur chauffeur, par balles. Le frère de ce dernier témoigne : “Mon frère aîné était le conducteur de ce véhicule. Il roulait en direction de l’aéroport avec cinq ou six femmes qui y travaillent. Tout s’est passé très tôt le matin”.
“L’un des pires endroits sur Terre pour naître femme”
Le porte-parole du gouverneur de Kandahar a précisé que les victimes étaient chargées de la fouille des voyageurs au sein de l’aéroport, via une société de sécurité privée. Leur minibus, qui devait les conduire au travail, a été pris en filature par trois hommes à moto qui ont ensuite ouvert le feu, précise-t-il encore. Et si ces meurtres n’ont pour l’heure pas été revendiqués, Ahmadullah Faizy, directeur de l’aéroport, a fait savoir que ces cinq femmes avaient déjà fait l’objet de menaces de mort par le passé car elles disposaient d’un emploi. Rares sont les femmes afghanes à travailler, par peur des représailles. Celles qui s’y risquent tout de même sont souvent victimes de nombreuses pressions et autres intimidations.
Et si la situation des femmes, en Afghanistan, s’est améliorée après la chute du régime des talibans survenue en 2001, RFI  rappelle qu’elle reste plus que difficile, entre mariage précoces et forcés, violences et difficultés d’accès au monde politique et judiciaire. Le SIGAR, organisme chargé du contrôle des dépenses de Washington en Afghanistan, affirme d’ailleurs sans détour que le pays est “l’un des pires endroits sur Terre pour naître femme”.
afp