Le Parti de la France, Civitas et les Comités Jeanne scelleront leur alliance lors d’un « dîner patriotique », avec l’objectif de lancer des candidats « dans les toutes les circonscriptions de la Somme ».
L’alliance est désormais conclue à la droite de l’extrême-droite. Après plusieurs mois de préparation, le Parti de la France de Carl Lang, les « Comités Jeanne » de Jean-Marie le Pen et l’association catholique intégriste Civitas devenue parti, vont lancer ensemble des candidats aux prochaines élections législatives. Un « dîner patriotique d’union de la droite nationale » prévu le 25 mars à Amiens scellera ce nouveau partenariat en Picardie, en présence de Jean-Marie Le Pen, de Thomas Joly, l’Isarien secrétaire général du Parti de la France, et d’Alexandre Gabriac, figure connue de Civitas.
Thomas Joly attend 150 personnes à ce rendez-vous, dont il souhaite pour l’instant conserver discret le lieu, « par souci de sécurité ». Le Picard ex-candidat aux élections départementales de 2015 à Beauvais, assure que la nouvelle alliance produira « des candidats dans nombre de circonscriptions, en tout cas dans toutes celles de la Somme ». Leurs noms pourraient être donnés ce soir-là ou un peu après.
Rabibochage avec Carl Lang
Cet attelage à trois ne manquera pas d’en étonner quelques-uns, tant les inimitiés sont longtemps restées fortes entre certaines de ses branches. Pour mémoire, Carl Lang, ex-secrétaire général du Front national, avait fondé en 2009 le Parti de la France après avoir été poussé vers la porte par Jean-Marie Le Pen. Leurs relations se sont réchauffées dernièrement, à la faveur d’un rejet partagé de l’orientation politique donnée au FN depuis sa prise en main par Marine Le Pen.
Condamnations en justice
Au-delà, les promoteurs de la nouvelle union nationaliste partagent aussi un certain nombre de passages par la case justice. Alexandre Gabriac, notamment, a été condamné l’an dernier à deux mois de prison ferme par la Cour d’appel de Paris, pour avoir organisé une manifestation interdite en 2012, alors qu’il était leader des Jeunesses nationalistes. Un groupuscule dissout depuis. Pour sa part Jean-Marie Le Pen pour sa part vient d’être condamné le 1er mars à 30 000 euros d’amende pour avoir réitéré que les chambres à gaz sont un « détail » de l’Histoire. Jean-Marie Le Pen a formé un pourvoi en cassation. Quelques jours auparavant, il était encore condamné à 5 000 euros d’amende dans le sud de la France pour d’autres propos dégradants sur les Roms.
Exclus du Front national
L’un et l’autre ont également en commun d’avoir été exclu du Front national. Alexandre Gabriac, après la diffusion d’une photo le montrant en train de faire un salut nazi. Et Jean-Marie Le Pen, dont le maintient à la fonction de président d’honneur du FN, fait toujours l’objet d’un contentieux avec le parti Front national. Un parti qui, malgré son entreprise de dédiabolisation, peine définitivement à prendre ses distances avec son fondateur. « Ce rassemblement ? On s’en fiche un peu. Cela ne nous concerne pas », soupire d’ailleurs un brin agacé Éric Richermoz, le secrétaire du FN de la Somme, qui ne prédit aucun succès à cette initiative « d’extrême-droite. Ils auront plus de candidats que d’électeurs ! », assène-t-il même, balayant l’hypothèse d’un siphonnage des voix d’électeurs. Une denrée dont la valeur n’est pas que démocratique.
La loi prévoit en effet un financement public accordé aux différents partis, notamment en fonction des résultats obtenus aux élections législatives, pour ceux qui ont présenté des candidats ayant obtenu au moins 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions.
Source : http://www.courrier-picard.fr
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