Si Marine Le Pen bat le record de voix de son parti, ses partisans sont déçus par l’ampleur de la défaite. Et cherchent des responsables. Reportage.
Il est vingt heures.
Au bois de Vincennes, sous la verrière du Chalet du Lac, une ancienne demeure napoléonienne transformée en discothèque, cadres et militants cernés de caméras soupirent lors de l’annonce des résultats. Les mâchoires sont crispées, les applaudissements forcés. On entonne une Marseillaise pour se mettre un peu de baume au cœur.
Avec 65,8 % des voix, Macron, « le trader », « le mondialiste », « le candidat des médias », comme ils le surnomment, est leur nouveau président. Avec 34,32 %, soit 10 millions de voix, le score de Marine Le Pen est historique pour le FN. Alors, ils sont déçus, parce qu’il y a encore quelques semaines, la plupart d’entre eux croyaient dur comme fer que « Marine » pouvait gagner, mais aussi un peu soulagés parce que certains d’entre eux s’attendaient à encore pire : « Si elle fait 35 %, ce sera déjà bien », murmurait une dame blonde en tailleur et talons, rose bleue à la main, quelques minutes plus tôt.
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Dernière ligne droite chaotique
Elle était donnée à 40 % dans les sondages au lendemain du premier tour. Mais après un début de campagne de second tour tonitruant, avec un déplacement surprise à Whirpool, et des photos sur un chalutier avec Gilbert Collard, elle a réalisé une dernière ligne droite chaotique. Ce dimanche soir, cadres et militants avaient d’ailleurs du mal à la défendre. Sans grande conviction, ils mettaient en cause « le système » et « l’oligarchie » : « De Zinédine Zidane à Ridley Scott en passant par Barack Obama, tous ceux qui profitent du système sans habiter en France se sont ligués contre nous », s’indigne Stéphane (…)
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