Si la loi pour la confiance dans la vie politique a finalement été adoptée après débats et amendements, le camp d’Emmanuel Macron n’a pas toujours été exempt de tout reproche, entre l’affaire Ferrand ou les soupçons d’emplois fictifs au MoDem.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais ? Le projet phare du programme électoral d’Emmanuel Macron de moralisation de la vie publique, finalement adopté en session à l’Assemblée le 9 août, après de nombreux amendements, avait quelque peu été écorné au début de son mandat par de multiples affaires touchant ses ministres, contraignant parfois ces derniers à la démission.
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L’affaire Ferrand s’est révélé être le premier couac de la présidence d’Emmanuel Macron depuis les révélations du Canard enchaîné le 24 mai dernier. Selon l’hebdomadaire satirique, Richard Ferrand, ex-secrétaire général d’En Marche! et ministre du gouvernement d’Edouard Philippe, aurait favorisé la signature, par les Mutuelles de Bretagne dont il était directeur général entre 1993 et 2012, d’un bail immobilier au profit de sa compagne, Sandrine Doucen. Les travaux réalisés dans ces locaux aux frais des Mutuelles de Bretagne auraient permis au couple d’encaisser une juteuse plus-value immobilière, selon le journal.
Après une plainte de l’association anti-corruption Anticor, le parquet de Brest a ouvert début juin une enquête préliminaire sur cette affaire.
Le 30 mai, c’était au tour du journal Le Monde de publier de nouveaux éléments embarrassants. Selon le quotidien, le ministre de la Cohésion des territoires aurait depuis une vingtaine d’années favorisé plusieurs de ses proches ainsi que ses intérêts personnels dans un véritable «mélange des genres» entre vie publique et affaires privées.
Au vu des remous causés dans l’opinion par ces affaires, Richard Ferrand est exfiltré le 20 juin du gouvernement. Ce qui ne l’empêchera pas de devenir président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale.
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L’actuel ministre du Travail Muriel Pénicaud est dans le collimateur du juge Renaud Van Ruymbeke dans le cadre d’une enquête pour «favoritisme et recel de favoritisme» visant un voyage d’Emmanuel Macron à Las Vegas organisé par Business France, société dirigée à l’époque par Muriel Pénicaud, alors que l’actuel président de la République était ministre de l’Economie.
La justice soupçonne Business France, qui dépend notamment de Bercy, d’avoir enfreint la réglementation sur les marchés publics en ne faisant pas d’appel d’offres pour l’organisation de la French Tech Night, confiée à Havas en décembre 2015, pour un coût de 289 019 euros.
Or, des révélations du Monde ont laissé entendre que Muriel Pénicaud était «bien mieux informée qu’elle ne veut le dire» concernant l’attribution de ce juteux marché à Havas. Sa défense, qui consiste à dire qu’elle aurait alerté le Conseil d’administration de Business France, a aussi été fragilisée par des documents accablants publiés par Libération.
La ministre du Travail a aussi été largement critiquée par l’opinion publique, l’accusant de manquer d’éthique, pour avoir empoché plus d’un million d’euros de plus-value sur ses stock-options, acquises alors qu’elle était DRH chez Danone. Le cours des actions du groupe était monté en flèche à la suite de l’annonce d’un plan de licenciement.
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François Bayrou (ex-ministre de la Justice), Marielle de Sarnez (ex-ministre des Affaires européennes) et Sylvie Goulard (ex-ministre des Armées), ont tous trois démissionné le 20 juin après l’éclatement du scandale des emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen.
Les trois ministres sont soupçonnés d’avoir participé à un vaste système de détournement de fonds destinés à la rémunération d’assistants parlementaires dont l’activité n’auraient non pas été dédiée aux activités strasbourgeoises du Parlement, mais à des fonctions internes au MoDem.
La diffusion de ces informations présumées, sur base de plusieurs témoignages concordants diffusés dans la presse, a poussé les trois membres du gouvernement à quitter leurs fonctions, malgré leurs démentis. Dans les semaines précédant sa démission, François Bayrou aurait par ailleurs tenté de faire pression sur les journalistes menant l’enquête sur les malversations présumées de son parti.
Dans cette affaire des emplois présumés fictifs au MoDem, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour «abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries».
Parallèlement à ces scandales, la rémunération de Sylvie Goulard par un lobby américain pro-UE à hauteur de 10 000 euros pendant deux ans lorsqu’elle était parlementaire européenne, lui a attiré bon nombres de critiques dans l’opinion.
Source : RT France
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