Le pays à la feuille d’érable vient de présenter un plan d’immigration record destiné à pallier le vieillissement de sa population et à combler ses besoins en main-d’oeuvre.
C’est un plan « sans précédent » – et une très bonne nouvelle pour les candidats à l’expatriation. Le gouvernement canadien a annoncé le 1er novembre une augmentation record des niveaux d’immigration pour les années à venir. Après avoir accueilli 300 000 résidents permanents en 2017, le Canada en admettra ainsi 310 000 en 2018, puis 330 000 en 2019 et enfin 340 000 en 2020. Au total, près d’un million de nouveaux arrivants viendront donc renforcer, d’ici trois ans, les forces vives du pays.
Si chaque programme d’immigration verra ses seuils augmenter d’année en année, l’afflux supplémentaire de migrants se fera pour une grande part via la catégorie de l’immigration économique: en 2018, celle-ci représentera ainsi 177 500 personnes, tandis que 86 000 nouveaux arrivants pourront participer au programme du regroupement familial et que l’accueil des réfugiés et humanitaires concernera 46 500 personnes.
Le Canada ne cache pas en effet que cette ouverture est avant tout une réponse au vieillissement de la population – 5 millions de Canadiens vont ainsi prendre leur retraite d’ici 2035 – et aux besoins en main-d’oeuvre des entreprises. « Selon le Conference Board du Canada, pour soutenir un bon niveau de croissance économique à travers le pays, nous devrons hausser nos niveaux d’immigration afin d’atteindre 1% de notre population au cours des prochaines décennies. Notre taux actuel d’immigration se situe à environ 0,8%, et le plan pluriannuel d’immigration historique que j’annonce aujourd’hui devrait nous amener à environ 0,9% d’ici 2020″, a indiqué le ministre de l’Immigration Ahmed Hussen.
Un processus très sélectif
Traditionnellement ouvert sur le monde, le Canada a vu s’installer plus de 6 millions de personnes sur son territoire depuis 1990. D’après les données du dernier recensement 2016, les immigrants représentent aujourd’hui 21,9% de la population – une proportion proche de celle enregistrée lors du recensement de 1921 (22,3 %), qui constitue le niveau le plus élevé depuis la création du pays en 1867. Pour la première fois, l’Afrique a devancé l’Europe et est le 2e continent-source de l’immigration récente (13,4 %). L’Asie – y compris le Moyen-Orient – reste toutefois en tête, puisqu’en 2016, 61,8% des nouveaux immigrants y étaient nés.
Certes, le pays à la feuille d’érable se réjouit d’être une terre d’accueil. « L’immigration a un effet inestimable sur notre pays, a ainsi rappelé Ahmed Hussen. Elle a été un moteur des progrès réalisés par le Canada pendant de nombreuses années. (…) Les immigrants contribuent par leur talent à notre croissance économique et à l’innovation, et maintiennent le Canada à l’avant-garde de l’économie mondiale. » Mais l’État fédéral n’en demeure pas moins extrêmement sélectif dans son choix des candidats. Ottawa cherche avant tout des talents, autrement dit des travailleurs qualifiés susceptibles, grâce à leur formation et leurs compétences, d’avoir une « incidence positive » sur l’économie du pays. Pour les autorités, ce processus est aussi la garantie d’une intégration réussie. Alors si, comme de nombreux Français, l’aventure vous tente, commencez par vérifier votre éligibilité et renseignez-vous sur le panel de dispositifs d’immigration existants (Expérience internationale Canada, programme des candidats des provinces, etc.). L’un d’eux vous permettra peut-être de concrétiser votre rêve de nouvelle vie outre-Atlantique…
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