Le Monde révèle un tableau réjouissant de notre République vermoulue. Nous voilà donc en présence d’un chef de l’État transformé en capitaine d’un radeau de chambrée, où la transcendance et le sacré ont été remplacés par le « Lagavulin » et des boutades dignes d’un concours de blagues graveleuses de backroom.
« Petit pédé », « grande tarlouze », qu’ils disent ! Quel raffinement ! Quel sommet de l’esprit républicain et de la culture de gouvernement ! Ce n’est plus l’Élysée, c’est le cabaret Chez Michou, « version 15.000e degré », comme le dit si bien ce pauvre Jonathan Guémas, conseiller d’Attal, visiblement un peu gêné mais pas trop. Le degré monte, mais pas l’élégance.
Et que dire de Matignon, rebaptisé « la cage aux folles » ? Une délicieuse pointe de mépris pour ce qui devrait pourtant incarner la rigueur et la gravité de l’État.
Enfin, le choix des spiritueux ne manque pas de piquant : entre whiskys écossais et japonais, le « boys club » ne s’embarrasse pas de patriotisme économique. Pendant que l’habitant de Saint-Ouen sirote son pastis coupé à l’eau, Monsieur Macron et ses camarades révisent leurs blagues de potaches autour d’un Lagavulin. Une boisson à 90 euros la bouteille : voilà une goutte de réalité bien distillée.
L’article du Monde : https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/12/18/emmanuel-macron-une-certaine-idee-du-pouvoir_6456188_823448.html
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