– « Peu fiable », « marqué par une qualité de service aléatoire » et caractérisé par « d’importantes fragilités économiques et sociales »: le secteur des entreprises privées de sécurité et son autorité de régulation sont sérieusement épinglés dans le rapport annuel de la Cour des comptes, dévoilé ce mercredi. Parmi les critiques, les magistrats de la rue Cambon s’inquiètent notamment du dumping sur le prix des prestations « au détriment du service rendu », sur fond de menace terroriste.
Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, les entreprises de sécurité privée connaissent un boom impressionnant. Le suédois Securitas, numéro un européen des services de sécurité, embauche à tour de bras pour répondre à la demande en France et en Belgique, indiquait fin 2016 son PDG.
Problème: les donneurs d’ordre publics adeptes « des entreprises les moins disantes » sont pointés du doigt par la Cour des comptes. L’organisation de l’Euro-2016 a, selon la Cour, constitué un cas d’école en révélant « les limites de la fiabilité des sociétés privées de sécurité »: « insuffisante qualité des palpations de sécurité à l’entrée des stades et des fan zones », agents sans autorisation professionnelle ou inférieurs au nombre fixé contractuellement.
En dépit du dynamisme affiché du secteur (hausse de 10% de son chiffre d’affaires entre 2014 et 2016, augmentation de 4,5% du nombre de salariés de 2015 à 2016), la Cour égrène ses lacunes structurelles. « Atomisation » avec 67% des sociétés privées de sécurité n’ayant aucun salarié, « très forte concentration » puisque 43% du chiffre d’affaires sont réalisés par les 36 plus grandes entreprises et « faible rentabilité » avec environ 1% de marge en moyenne.
Un vrai défaut de contrôle et de sélection
Les magistrats financiers égratignent également sévèrement l’autorité de régulation du secteur, le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), présidé jusqu’à fin décembre par le criminologue Alain Bauer et dont les résultats « ne sont…
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